Face aux attaques dont il est l'objet depuis l'annonce de sa candidature à la tête de l'Etablissement public d'aménagement de la Défense (Epad), Jean Sarkozy a répondu lundi 12 octobre à ses détracteurs sur le site du journal Le Parisien.
"Depuis que je me suis lancé en politique, j'ai toujours fait l'objet de critiques, a-t-il confié. Quand on fait ce métier, il faut s'y attendre, s'y préparer. Mais je suis très déterminé, très motivé et j'observe que c'est surtout la gauche qui tire sur moi. Ce sont des attaques très partiales. On oublie vite, ou on fait mine d'oublier, que j'ai été élu conseiller général du canton de Neuilly-Sud au suffrage universel. Puis élu président de groupe au conseil général des Hauts-de-Seine par mes pairs. Depuis deux ans, je suis sur le terrain, je travaille, j'ai toujours été soutenu par ma majorité. Mais quoi que je dise, quoi que je fasse, je serai critiqué. Ce procès en légitimité, on me le fera toujours. Si je devais être jugé aux raccourcis, aux critiques, aux amalgames dont je suis l'objet, je serais probablement condamné à la perpétuité."
En réponse aux accusations de népotisme formulée par plusieurs personnalités de l'opposition, il rétorque : "Mes racines sont ici, pas dans le Poitou, la Creuse ou le Béarn. Alors, il faudrait quoi ? Que je m'exile pour avoir le droit de me présenter ?" Il reconnaît néanmoins avoir discuté avec son père de sa candidature. "Il est évident que j'ai informé ceux qui me sont proches, c'est normal. Cela dit, je trace ma route", a-t-il déclaré.
L'annonce de la candidature du fils cadet du président de la République a suscité une avalanche de réactions. Christophe Grébert, blogueur et conseiller municipal (MoDem) de Puteaux, est à l'origine d'une pétition lancée sur Internet contre la candidature de Jean Sarkozy. Il estime que "Jean Sarkozy, qui n'a pas terminé ses études et n'a pas d'expérience professionnelle, n'a aucune légitimité à prendre la direction de la Défense". La pétition a d'ores et déjà recueilli plus de 27 signatures.
Lors du "Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI" dimanche 11 octobre, Ségolène Royal a demandé que Nicolas Sarkozy s'occupe de "l'intérêt général" plutôt que de "placer son fils". Laurent Fabius, lui, a ironisé sur France Inter lundi 12 octobre : "Il nous faut un juriste, il est en deuxième année de droit ; il faut quelqu'un qui connaît bien les affaires, je suis sûr qu'il a des prédispositions".
Autre socialiste à s'indigner, le député de l'Essonne Manuel Valls, sur i-Télé : "Je ne doute pas un seul instant que ce garçon ait du talent, mais il est le fils du président de la République, il est le fils de l'ancien président du conseil général des Hauts-de-Seine, et on sent bien qu'il y a une reprise en main du clan Sarkozy sur le département, sur le coffre-fort que représente le département le plus riche de notre pays."
En écho, sur RMC lundi matin, le député socialiste Arnaud Montebourg a dénoncé une "prise de guerre clanique et familiale" : "Ce n'est pas que du népotisme, c'est la destruction par les pratiques du pouvoir de l'esprit républicain et de la République elle-même."
L'affaire a également fait l'objet de nombreux commentaires acerbes dans la presse étrangère.
Le Monde.fr
0 Commentaires
Participer à la Discussion