L'aéroport de Bruxelles-Zaventem, dont le hall des départs a été dévasté par un double attentat-suicide le 22 mars, est "techniquement prêt" pour une reprise partielle du trafic voyageurs, mais aucun vol commercial n'est prévu avant samedi, a annoncé jeudi la société gestionnaire.
Dans l'attente d'une "approbation formelle de la part dupolitique", "il a été décidé de ne pas organiser de vols passagers certainement jusqu'à vendredi inclus", a précisé Brussels Airport dans un communiqué.
La décision sera discutée vendredi au cours d'un Conseil national de sécurité qui réunit les ministres et responsables sécuritaires compétents en la matière.
En quelques jours, Brussels Airport a fait ériger une infrastructure provisoire permettant de traiter l'enregistrement de 800 passagers par heure, soit moins de 20% de la capacité normale de l'aéroport.
Une simulation de reprise d'activité à cette échelle a été réalisée mardi après-midi avec 800 employés de l'aéroport.
Après un examen "approfondi" par différents services de sécurité, ce test a été validé. Les pompiers et la Direction générale du transport aérien ont "donné hier (mercredi) soir leur accord pour une reprise partielle" des vols passagers, indique le communiqué.
Mais les syndicats de policiers ont agité jeudi soir la menace d'une grève en cas de réouverture de l'aéroport sous le dispositif actuel. "Le terminal temporaire n'est pas suffisamment sécurisé, et on ne tient pas compte de la résistance" des agents de police, a assuré à l'AFP Vincent Houssin, porte-parole du syndicat SLFP Police.
Les policiers, qui ont listé leurs revendications dans une lettre ouverte publiée par les médias, réclament notamment que toutes les personnes pénétrant dans le hall des départs subissent un contrôle de sécurité préalable. Brussels Airport l'a exclu car "aucun aéroport en Europe et auxEtats-Unis ne le fait", a fait remarquer son PDG Arnaud Feist sur RTL-TVI.
"J'ai demandé à la hiérarchie de la police de mener encore des discussions complémentaires avec les syndicats dans les heures à venir. Nous devons tout faire pour trouver un bon équilibre", a commenté le Premier ministre Charles Michel à la radio publique flamande VRT. "D'un côté nous devons rouvrir l'aéroport au plus tôt - c'est important pour notre situation économique et pour notre image à l'étranger - mais d'un autre, en tant que Premier ministre, il m'importe aussi de disposer de garanties de sécurité suffisantes", a-t-il dit.
Parmi les compagnies aériennes opérant à Zaventem et forcées de se redéployer sur d'autres aéroports depuis le 22 mars, Brussels Airlines devrait être une des premières à profiter de la réouverture partielle des comptoirs d'enregistrement.
"Reste à savoir quelle capacité sera mise à notre disposition, à quel moment ? Nous avons préparé différents scénarios", a dit à l'AFP Wencke Lemmes, une porte-parole de la compagnie qui accuse un manque à gagner de cinq millions d'euros par jour depuis les attentats.
Pour Jetair, compagnie et voyagiste belge, l'impact financier de cette fermeture est sans doute moindre, mais il est néanmoins "considérable" à cause des frais de déménagement vers d'autres plateformes et du transports en bus de milliers de passagers pour les rejoindre.
En période de vacances scolaires en Belgique, Jetair a décidé de prolonger jusqu'au 10 avril inclus le redéploiement de ses vols sur trois autres aéroports belges, principalement celui d'Ostende, a précisé un porte-parole, Hans Vanhaelemeesch.
La compagnie irlandaise à bas coûts Ryanair a de son côté annoncé jeudi que tous ses vols normalement prévus au départ ou à l'arrivée à Bruxelles-Zaventem continueraient d'être assurés à Bruxelles-Charleroi jusqu'au 7 avril inclus.
Pour que l'aéroport de Zaventem revienne à une activité normale, "ça prendra plusieurs mois", a prévenu son PDGArnaud Feist.
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