L'évacuation d'un squat vire à l'émeute à Barcelone

Des incidents ont éclaté pour la deuxième nuit consécutive à Barcelone, mardi, après l'évacuation la veille d'un immeuble occupé depuis 17 ans, squat emblématique transformé en un centre social apprécié des habitants du quartier populaire de Sants. Des habitants de Sants, un quartier animé par un solide tissu social et associatif où est installé le centre, et de nombreux jeunes ont manifesté mardi contre l'évacuation et la démolition de l'immeuble Can Vies. 

Certains des manifestants ont mis feu à la pelleteuse qui travaillait depuis lundi à la démolition de l'immeuble, lors d'une nouvelle nuit d'affrontements entre défenseurs du centre, habitants du quartier et la police régionale catalane, qui a chargé contre les manifestants pour tenter de les disperser.Les manifestants ont brûlé une cinquantaine de poubelles et se sont attaqués à des banques et des fourgons de police, selon la police et la mairie. "Six Espagnols de 17 à 47 ans ont été arrêtés, accusés de désordre public, atteinte aux agents de l'autorité et dégâts", a précisé un porte-parole de la police. 

Deux autres personnes avaient été arrêtées dans la nuit de lundi à mardi.Des rassemblements de soutien au centre social ont été organisés dans d'autres quartiers de Barcelone, mardi. Mercredi, des manifestations étaient annoncées dans la ville et ailleurs en Espagne. Appartenant à TMB, l'entreprise qui gère les transports publics de Barcelone, l'immeuble Can Vies était occupé depuis 1997 par des groupes de la gauche radicale et s'était transformé au fil des années en un centre social très populaire de la capitale catalane, où étaient organisés des concerts,

 des projections de films, des débats ou des ateliers de formation.Son propriétaire avait décidé de le récupérer pour le détruire afin de réaménager le paysage urbain, dans ce secteur où passent une ligne de métro et une voie de chemin de fer. Après des mois de négociations entre la mairie, TMB et les occupants de l'immeuble, un tribunal avait fixé à lundi la date pour expulser les occupants de Can Vies. La destruction de l'immeuble a commencé immédiatement après.