« Non, je ne suis pas Espagnole mais Catalane ». Une rectification surprenante au début mais qui avait fini par être un running gag entre nous. Au début des années 2000, une compagnonne d’études rectifiait ainsi toute tentative de la présenter autrement. On s’habitue à ses positions politiques comme on s’accommode au crachin discontinu des hauteurs normandes de Mont-Saint-Aignan, la cité universitaire près de Rouen. Xanti était élevée à la revendication de l’autodétermination catalane comme on élève aux hormones les poulets de chair. « C’est dans mon Adn, je suis née avec », disait-elle fière comme un gallinacé dans une basse-cour.
Une fierté qu’elle doit porter en bandoulière aujourd’hui plus qu’hier avec la nouvelle tournure de l’autodétermination de la Catalogne. « Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à l’autodétermination » fait partie des piliers du droit international promu pendant la Première guerre mondiale. Xanti rappelait souvent ce principe comme un imam psalmodie des hadiths pour mieux étayer son sermon. Mais on lui rétorquait la constitution de Nations avec plusieurs « peuples » comme c’est le cas en France (Corses, Auvergnats, Bretons, Normands et autres), en Italie avec le Risorgimento du 19ème siècle qui mettait les États pontificaux Sardes, les Deux-Sicile, la Toscane, la Venise et la Lombardie sous la botte de la péninsule italienne alors qu’ils se sont combattus durant le Moyen-âge. Les exemples sont nombreux en Europe (la Prusse puis l’Allemagne avec les Landers ne fait pas exception). « La Catalogne, c’est différent », pensait-elle, en invoquant une situation plutôt semblable à certains égards au Kosovo dans les Balkans. Sur ce pan, l’histoire lui a donné raison en 2008.
Et pour l’Afrique ?
L’Afrique, lui rétorquait-on, n’avait pas besoin de plus de morcellement mais d’une unité continentale. Un préalable pour la véritable autodétermination des peuples africains.
2 Commentaires
Anonyme
En Octobre, 2017 (20:45 PM)L UE doit manifester plus de soutien à l' Espagne, et savoir qu'encourager les séparatistes reviendrait à se tirer une balle.
Franco est bien mort, les catalans ne sont pas du tout opprimés, et ils dirigent avec tous les pouvoirs nécessaires.
L’Espagne est un des pays les plus décentralisés en Europe, chaque communautés gère dans son bled.
Anonyme
En Octobre, 2017 (09:19 AM)Participer à la Discussion