L'ONU a dénoncé la pratique des mariages forcés de mineures au Zimbabwe et l'impunité qui l'entoure, après la mort en couches d'une adolescente de 14 ans dans un temple religieux de l'est de son territoire.
Ce drame a provoqué un vaste mouvement de colère sur les réseaux sociaux et parmi les défenseurs des enfants. Une pétition, adressée au chef de la police, a réuni près de 58.000 signatures depuis sa mise en circulation jeudi.
La police a annoncé l'ouverture d'une enquête sur la mort de l'adolescente, survenue le mois dernier.
Dans un communiqué daté de samedi, la représentation de l'ONU au Zimbabwe "note avec une profonde inquiétude et condamne fortement les circonstances ayant abouti à la mort prématurée de Memory Machaya, âgée de 14 ans (...) morte en accouchant dans un temple d'une secte apostolique". C'est "un nouveau triste cas" de "sévices sexuels sur des mineures, dont des mariages forcés précoces" qui continuent au Zimbabwe, où une fille sur trois sera mariée avant 18 ans", poursuit la représentation de l'ONU qui dénonce une situation "inacceptable".
Ce chiffre, tiré des statistiques officielles, est sous-évalué, affirme Nyaradzayi Gumbonzvanda, la présidente du Rozaria Memorial Trust, une ONG zimbabwéenne combattant la pratique des mariages précoces. "Il y a eu une envolée avec (la pandémie de) Covid-19", a-t-elle expliqué à l'AFP, le gouvernement a fait état d'une "forte hausse (du nombre) des grossesses adolescentes et des mariages précoces, le Covid-19 a exacerbé la situation".
La Commission de la parité du Zimbabwe, gendarme public, a déclaré dimanche avoir ouvert une enquête sur le cas de l'adolescente décédée et "sur divers cas rapportés de sévices sexuels contre des enfants, dont des viols, camouflés en mariages précoces".
0 Commentaires
Participer à la Discussion