Photo : Des miliciens russes dans les rues de la ville de Baclava en Crimée, samedi 1er mars.
Le président russe Vladimir Poutine, qui a demandé et obtenu, samedi 1er mars, le droit d'avoir « recours à l'armée » en Ukraine, n'a pas encore décidé d'agir militairement. Dans le même temps, l'est de l'Ukraine est secoué par des manifestations prorusses. Le gouvernement ukrainien a décidé de mettre son armée en alerte et de renforcer la protection des centrales nucléaires et des « sites stratégiques ».
1/ L'armée russe prête à être mobilisée en Ukraine
La chambre haute du parlement russe a approuvé à l'unanimité la demande du président Vladimir Poutine pour avoir « recours à l'armée russe en Ukraine, en raison de la situation extraordinaire en Ukraine et de la menace pesant sur la vie des citoyens russes, de nos compatriotes, des forces armées russes déployées en Ukraine ».
M. Poutine souhaite l'envoi d'un nombre indéterminé de troupes « jusqu'à la normalisation de la situation politique dans ce pays », selon le Kremlin, qui a précisé que la décision finale revient maintenant à M. Poutine, qui ne s'est pas encore prononcé. Depuis la chute de Viktor Ianoukovitch, Moscou répétait ne pas avoir l'intention de s'embarquer dans une aventure militaire.
M. Poutine « va prendre les décisions compte tenu de l'évolution de la situation. Il faut espérer que la situation ne va pas évoluer selon le scénario qui se développe actuellement avec une menace pour les Russes en Crimée », son porte-parole, Dmitri Peskov. Grigori Karasine, vice-ministre des affaires étrangères, avait déjà souligné que ce vote ne signifiait pas « forcément » une mise en pratique rapide. La formule employée par le texte voté laisse entendre que la Russie peut aussi bien utiliser les forces de sa flotte en mer Noire qu'envoyer d'autres troupes, venant elles de Russie.
Le texte parle aussi d'un « contingent limité » de troupes qu'il est possible de mobiliser. Cette expression est la même que celle qu'avaient utilisée en 1979 les dirigeants soviétiques pour intervenir militairement en Afghanistan. Le « contingent limité » s'était alors élevé alors à quelque 100 000 hommes.
2/ L'armée ukrainienne en état d'alerte
Face au ton très dur des Russes, le nouveau gouvernement ukrainien du premier ministre Arsenii Iatseniouk a demandé à la Russie d'« immédiatement rappeler ses troupes », alors que selon ses informations 6 000 soldats russes sont déjà entrés en Crimée depuis vendredi. M. Iatseniouk, qui s'est entretenu avec son homologue russe Dmitri Medvedev, reste persuadé que « la Russie n'interviendra pas militairement » car cela « marquerait le début de la guerre et la fin des relations entre l'Ukraine et la Russie ». L'armée ukrainienne a tout de même été placée en état d'alerte et la protection des centrales nucléaires et des « sites stratégiques » a été renforcée.
Vitali Klitschko, qui fut l'un des chefs de file de la contestation contre Viktor Ianoukovitch, a appelé le parlement à proclamer la « mobilisation générale » face à ce qu'il a qualifié d'« agression russe ». Le parti nationaliste Svoboda et le groupe d'extrême-droite Pravy Sector, en première ligne de la contestation, ont fait de même.
Des informations selon lesquelles l'ancienne première ministre récement libérée de prison Ioulia Timochenko se rendrait lundi à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine ont été démenties au Monde par sa porte-parole.
3/ Pressions en Crimée, manifestations dans l'Est
Le gouvernement de Kiev a également été confronté, samedi, à de nombreuses manifestations prorusses dans l'est du pays. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, parfois avec des heurts, à Kharkiv, deuxième ville du pays, ou Odessa. A la nuit tombée, des manifestants ont descendu les drapeaux ukrainiens qui flottaient sur les immeubles officiels et les ont remplacés par des drapeaux russes à Kharkiv, Donetsk, Odessa, Dnipropetrovsk.
En Crimée, où la situation est relativement plus calme, des hommes armés de kalachnikovs et cagoulés, en uniforme militaire russe, mais sans signe permettant de les identifier, se sont déployés depuis plusieurs jours dans toute la région.
Le Kremlin n'a pas officiellement confirmé que la région autonome était en réalité aux mains de soldats russes, laissant planer un doute sur l'identité des hommes armés qui ont pris position sur le terrain. Pour l'instant, cette prise de contrôle s'est effectuée sans effusion de sang, le nouveau gouvernement de Kiev se montrant incapable de réagir.
5 Commentaires
Hitler
En Mars, 2014 (21:20 PM)Bof
En Mars, 2014 (22:08 PM)Oundou
En Mars, 2014 (22:13 PM)les USA détiennent l'arme atomique de même la RUSSIE.
les USA et l'URSS disposent de la bombe à hydrogène H beaucoup plus dévastatrice et redoutable que la bombe atomique. de la part de oundou!
Askan Wi
En Mars, 2014 (22:56 PM)Worldwar3
En Mars, 2014 (00:06 AM)Participer à la Discussion