La Chine a dénoncé mercredi des "mensonges" après les critiques de la France sur la situation de la minorité musulmane ouïghoure au Xinjiang, dans le nord-ouest du pays.
"Nous sommes fermement opposés à l'utilisation des questions religieuses à des fins politiques et d'ingérence dans les affaires intérieures de la Chine", a déclaré devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, interrogé sur les commentaires de Paris. Devant l'Assemblée nationale, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait jugé mardi "inacceptable" l'internement de membres de la minorité ouïghoure.
Le ministre avait évoqué "des camps d'internement pour les Ouïghours, des détentions massives, des disparitions, du travail forcé, des stérilisations forcées, la destruction du patrimoine culturel ouïghour et en particulier des lieux de culte, la surveillance de la population et plus globalement tout le système répressif mis en place dans cette région". M. Le Drian avait aussi réclamé "l'accès d'observateurs indépendants internationaux au Xinjiang".
Pratique “révoltante et inacceptable”
En réponse, le porte-parole de Pékin a assuré que la politique de son pays dans la région ne relevait pas des droits de l'Homme ni de la liberté de culte, mais de la lutte contre "le terrorisme et le séparatisme". Il a dénoncé les "mensonges" selon lesquels les centres de formation professionnelle au Xinjiang seraient "des camps de concentration" où "plus d'un million de Ouïghours" seraient "emprisonnés". La politique de Pékin au Xinjiang "ne vise aucun groupe ethnique spécifique ni religion", a-t-il affirmé.
Outre M. Le Drian, son collègue de l'Economie Bruno Le Maire avait évoqué mardi à propos du Xinjiang une pratique "révoltante et inacceptable, et (que) nous condamnons fermement". Les Ouïghours constituent le principal groupe ethnique du Xinjiang, une immense région qui a notamment des frontières communes avec l'Afghanistan et le Pakistan. Régulièrement frappée par des attentats meurtriers, attribués par Pékin à des séparatistes ou des islamistes ouïghours, elle est sous haute surveillance policière.
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