Plus de 300 noyades accidentelles, dont 79 mortelles, ont eu lieu en France entre début juin et début juillet, et le relâchement après les confinements dus au Covid a pu aggraver ce bilan, a indiqué mardi Santé publique France. Les confinements successifs ont pu entraîner à la fois "une altération des conditions physiques suite au manque d'activité et à la prise de poids", et "une baisse globale de la vigilance et de l'appréhension du risque de noyade", indique à l'AFP un expert de l'agence sanitaire, Aymeric Ung.
Entre le 1er juin et le 5 juillet, l'enquête noyade 2021 de Santé publique France a répertorié 314 "noyades accidentelles documentées" ayant entraîné 79 décès, selon des résultats préliminaires. Il s'agit d'un nombre "élevé" qui représente, lorsqu'on compare à une enquête réalisée en 2018 sur cette même période, une hausse de 22% pour les noyades accidentelles, et de 58% des décès.
Les catégories d'âge les plus touchées par ces accidents sont les enfants de 0 à 5 ans (21% des noyades) et les personnes âgées de 65 ans et plus (25%). C'est en mer que les accidents ont été le plus nombreux (143). Suivent les piscines privées familiales (61), les fleuves et rivières (45), et les plans d'eau comme les lacs (33). "80% des décès par noyades entre 1er juin et 5 juillet ont eu lieu dans un site naturel, ce qui est une proportion globalement élevée", commente Aymeric Ung. Selon lui, cela conforte l'hypothèse d'un "relâchement général au moment du déconfinement".
“Vigilance des adultes” et “mauvaise appréhension du risque”
En revanche, le fait que les enfants n'aient pas pu apprendre à nager puisque les piscines étaient fermées n'est pas, selon lui, en cause dans ce premier bilan de l'été. "Ça a pu jouer, mais seulement à la marge", estime-t-il. "Les noyades chez les enfants, à part quelques cas, c'est systématiquement un problème de vigilance de l'adulte qui est censé surveiller. Si l'adulte est vigilant, il n'y a aucune raison qu'il y ait des noyades chez les enfants", insiste-t-il.
Pour les adultes, l'expert met en garde contre "une surestimation de ses capacités physiques et une sous-estimation des risques". "C'est comme quand on arrive pour sa semaine de ski: il y a davantage de fractures le premier jour", assure-t-il. "Mais dans le cas d'une fracture, on est plâtré, on loupe sa semaine de ski et c'est tout. Là, s'il y a une mauvaise appréhension du risque, ça peut être fatal très rapidement, notamment chez les personnes âgées", met en garde M. Ung.
Santé publique France appelle à "renforcer la prévention sur le risque de noyades à tous les âges, en insistant sur la reprise progressive de l'activité physique, dont la baignade". Un prochain bilan sera fait fin juillet. En 2020, les accidents de noyade recensés entre début juin et début août (donc deux mois pleins) avaient baissé d'environ 20% par rapport aux années précédentes, une diminution que Santé publique France attribuait à la fermeture de piscines en raison du Covid-19 et la moindre fréquentation des lieux de baignade.
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