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La Maison Blanche reconnaît que Damas a utilisé des armes chimiques, dont du gaz sarin

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La Maison Blanche reconnaît que Damas a utilisé des armes chimiques, dont du gaz sarin

La Maison Blanche a estimé jeudi 13 juin qu'une "ligne rouge" avait été franchie en Syrie, accusant Bachar Al-Assad d'avoir utilisé des armes chimiques, dont du gaz sarin, contre les insurgés. Un soutien militaire aux rebelles syriens a été évoqué, sans autres précisions. L'administration américaine n'a pas, à ce stade, annoncé qu'elle armerait l'opposition au régime de Damas, simplement une augmentation de son aide non létale.


Aucune décision sur une zone d'exclusion militaire n'a encore été prise. Les Etats-Unis laisseront toutefois en Jordanie, pays frontalier de la Syrie, des chasseurs F-16 et des missiles Patriot, ainsi qu'une unité de Marines sur des navires amphibies, à la fin d'exercices militaires communs, a annoncé jeudi un responsable américain de la défense sous couvert d'anonymat.


"IL EST TEMPS D'AGIR DE FAÇON DÉCISIVE"

 

Entre 100 et 150 personnes au minimum ont été tuées dans les attaques chimiques menées par le régime, précise dans un communiqué le conseiller adjoint sur la sécurité nationale de la Maison Blanche, Ben Rhodes. Barack Obama "a clairement dit que l'utilisation d'armes chimiques, ou le transfert d'armes chimiques à des groupes terroristes, était une ligne rouge pour les Etats-Unis". Le président avait affirmé que "le recours à des armes chimiques changerait son équation, et c'est le cas", indique-t-il. "Nous pensons que le régime Assad garde le contrôle de ces armes. Nous ne disposons pas d'informations solides, corroborées, indiquant que l'opposition en Syrie a acquis ou utilisé des armes chimiques", a-t-il ajouté.

 

Le sénateur républicain John McCain, qui avait annoncé au Sénat quelques minutes plus tôt que des armes seraient bien livrées aux rebelles, citant "plusieurs sources fiables", a finalement de faire machine arrière. Mais "ce n'est plus le moment de prendre des mesures faibles. Il est temps d'agir de façon décisive", a déclaré l'élu, peu après l'annonce de la Maison Blanche. "Nous avons besoin d'armes lourdes capables de s'en prendre aux chars, et nous avons besoin de missiles sol-air". "La seule chose qui changera l'équation sur le champ de bataille est la destruction de la capacité aérienne (du régime de Bachar Al-Assad) et l'établissement d'une zone sûre" d'exclusion aérienne, a-t-il martelé, fidèle à sa ligne adoptée depuis des mois.

 

Réagissant aux déclarations de Washington, l'ambassadeur britannique à l'ONU Mark Lyall Grant a rappelé que Londres avait déjà évoqué le recours aux armes chimiques et indiqué que son pays était "en consultations avec le gouvernement américain et les autres alliés sur les prochaines étapes". L'annonce américaine intervient également neuf jours après que la France eut fait part de sa certitude quant à l'utilisation de ces armes.

 

RÉUNION EN TURQUIE

 

L'aéroport international de Damas a été la cible jeudi d'une rare attaque au mortier menées par les insurgés, selon les médias officiels. Face aux récentes victoires de l'armée syrienne sur les rebelles, une rencontre est prévue vendredi en Turquie entre des représentants de pays soutenant l'opposition et le chef du Conseil militaire suprême de l'armée syrienne libre, Sélim Idriss, pour discuter d'une "mise en œuvre concrète" de l'aide à la rébellion. Selon une source occidentale, le général Idriss est considéré comme un interlocuteur fiable par les Occidentaux.

 

Les rebelles ont par ailleurs pris le contrôle d'une position stratégique de l'armée à mi-chemin entre Damas et Alep (nord), tuant six soldats et s'emparant d'armes et munitions. Les médias pro-régime avaient affirmé dimanche que les troupes gouvernementales se préparaient justement à l'assaut d'Alep pour y écraser la rébellion.

 

Sur un autre front, l'armée et le Hezbollah libanais ont pris d'assaut le village de Husseiniyé, dans la province de Homs (centre), selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). La localité se situe près de Qousseir, tombée la semaine dernière aux mains de l'armée grâce notamment au Hezbollah, dont la participation exacerbe les tensions confessionnelles en Syrie et au Liban.

 

Les hélicoptères du régime ont également bombardé Aarsal, une localité libanaise servant, selon des experts, de relais pour l'acheminent d'armes et de rebelles. Paris et Washington ont dénoncé cette attaque à laquelle l'armée libanaise a assuré vouloir riposter si elle se répétait. Le chef de l'opposition libanaise Saad Hariri a accusé pour sa part le Hezbollah d'être porteur d'un projet "destructeur" pour la coexistence entre les différentes confessions au Liban.

 

En Egypte, d'influents oulémas sunnites venant de plusieurs pays arabes ont appelé à mener le djihad en Syrie contre le régime "confessionnel" de Bachar Al-Assad, et dénoncé l'appui fourni par le Hezbollah. D'après un nouveau bilan de l'ONU, le conflit a fait plus de 93 000 morts.



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