Nissan a définitivement tourné la page Carlos Ghosn. La nouvelle direction du constructeur automobile a été approuvée, mardi 18 février, par un vote d'une assemblée générale extraordinaire des actionnaires au siège du groupe à Yokohama, en banlieue de Tokyo (Japon).
À l'issue d'une longue séance retransmise sur le site Internet du groupe nippon, les actionnaires ont validé la nomination des quatre membres de la direction menée par le nouveau directeur général Makoto Uchida. Il avait été nommé après le départ fracassant de Hiroto Saikawa en septembre, rattrapé par une affaire de primes perçues en excès du temps où Carlos Ghosn était aux commandes.
Des actionnaires exaspérés
Alors que le constructeur a encore abaissé la semaine dernière ses prévisions pour 2019-2020, face à une chute plus forte que prévu de ses ventes au troisième trimestre, Makoto Uchida a reçu une volée de critiques de la part des actionnaires pendant l'assemblée.
"Je suis actionnaire de Nissan depuis près de 20 ans. Vous devez revoir tout ce que vous faites. J'ai 3 000 actions de Nissan. Uchida, vous en avez 2 000. J'en ai plus que vous !", a crié l'un d'eux. "Je les ai achetées 800 yens (6,70 euros). Je n'aurais jamais pensé qu'elles tomberaient sous 700 yens, elles sont à moins de 500 yens (4,20 euros) à présent. Qu'en pensez-vous ? Dois-je les vendre ?"
"Actionnaires, laissez-nous du temps. J'apprécie votre patience (...) Je veux que Nissan s'améliore. Toute la direction, dont moi, prenons la situation très au sérieux et y travaillons", a répondu Makoto Uchida, arrivé aux commandes le 1er décembre.
Les ventes de véhicules en baisse
Au troisième trimestre, son résultat net a glissé dans le rouge à 26,1 milliards de yens (-218,4 millions d'euros), contre un gain de 70,4 milliards (590 millions d'euros) de yens un an plus tôt.
Le constructeur automobile a abaissé la semaine dernière de 43 % sa prévision de résultat opérationnel annuel, en raison de la baisse des ventes de véhicules, ajoutant une pression supplémentaire sur la nouvelle direction d'un groupe encore convalescent après l'éviction de Carlos Ghosn.
En annonçant ses résultats jeudi, le constructeur a renoncé à payer un dividende à la fin de son exercice annuel, après un maigre dividende intérimaire de 10 yens par action. L'action Nissan était en baisse de 1,71% à 494,20 yens mardi après l'assemblée, vers 5 h 20 mardi, pour un indice vedette Nikkei en recul 1,53%.
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