
Les Palestiniens devraient obtenir jeudi à l'ONU un meilleur statut
international, une victoire diplomatique qui pourrait leur valoir des
représailles d'Israël et du Congrès américain.
La résolution que le président palestinien Mahmoud Abbas soumettra au
vote de l'Assemblée générale de l'ONU accorde à la Palestine le statut
"d'Etat observateur non membre" de l'ONU. Ce texte est assuré de
recueillir la majorité simple requise pour son adoption par les 193 pays
membres.
Mais l'ampleur de la victoire palestinienne se jugera
au nombre de pays qui voteront pour au-delà des quelque 130 qui ont déjà
reconnu la Palestine. Les Etats-Unis voteront contre. Ils ont tenté in
extremis, mais en vain, de convaincre Mahmoud Abbas de reculer en
envoyant deux hauts responsables du département d'Etat dans l'hôtel où
il réside depuis mardi soir, en face du siège de l'ONU. Washington fait
valoir que seules des négociations directes israélo-palestiniennes
peuvent aboutir à la création d'un Etat palestinien. Or, celles-ci sont
au point mort depuis deux ans.
"La seule manière d'aboutir à une
solution durable est d'entamer des négociations directes", a répété
mercredi la secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Les Européens ne sont pas
parvenus à une position commune: une douzaine de pays sur les 27 de
l'Union européenne vont voter pour, dont la France, l'Espagne, le
Danemark et l'Autriche. Mais Londres et Berlin devraient s'abstenir et
d'autres restaient mercredi soir dans l'expectative. La Russie s'est
dite favorable, tout comme la Turquie et la Suisse.
Le statut
d'Etat observateur, dont seul le Vatican bénéficie actuellement,
permettra à la Palestine d'adhérer à de nombreuses organisations ou
traités internationaux. Mais ce qui inquiète le plus Israéliens et
Américains, c'est la possibilité pour les Palestiniens de rejoindre la
Cour pénale intertionale et d'y porter plainte contre Israël.
L'Autorité
palestinienne a dit qu'elle s'en réservait le droit afin d'obliger
l'Etat hébreu à renoncer à sa politique de colonisation en Cisjordanie.
Israël et les Etats-Unis ont brandi la menace de sanctions en cas de
vote positif.
Le Congrès pourrait ainsi bloquer 200 millions de
dollars d'aide promis par Washington aux Palestiniens. Israël pourrait
de son côté bloquer les taxes qu'il perçoit pour le compte de l'Autorité
palestinienne ou réduire le nombre de permis de travail pour les
Palestiniens.
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