Les « gilets jaunes », généralement pas convaincus par les propositions du gouvernement, promettent de poursuivre la mobilisation. Et ils sont rejoints par un certain nombre de professions ou catégories qui ont chacune leurs propres revendications.
Les agriculteurs seront dans la rue la semaine prochaine. C'est en tout cas une menace de leur principal syndicat, la FNSEA, pour que le gouvernement tienne ses promesses sur la loi alimentation, contre la hausse des taxes ou autres redevances spécifiques à leur profession.
La défense du pouvoir d'achat est aussi le mot d'ordre chez les transporteurs routiers, récemment plafonnés sur leurs heures supplémentaires. Deux de leurs syndicats appellent à la grève dès dimanche soir et pour une durée indéterminée, laissant planer la menace de blocages encore plus intenses.
Il y a encore les ambulanciers, opposés à une réforme du transport sanitaire, le secteur des travaux publics, qui veut conserver des avantages sur le gazole, les lycéens contre la réforme du bac, les étudiants contre Parcoursup et les retraités pour leurs pensions.
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Ne pouvant totalement rester à l'écart, la CGT annonce une journée d'action le 14 décembre sur le pouvoir d'achat, disant partager la colère des « gilets jaunes ».
Aucun lien apparent entre ces mouvements qui s'arriment les uns après les autres à celui des « gilets jaunes », et les aident même parfois sur des lieux de blocage, sans pour autant s'associer clairement à leurs revendications et à leur méthode originale.
En marche... arrière
Pourtant, le gouvernement recul, même si à l'Elysée, on préfère parler d'« apaisement ». L'exécutif a bien été obligé de céder à la pression des protestataires en annonçant la suspension d'une hausse contestée des taxes sur les carburants, mais aussi un gel des tarifs du gaz et de l'électricité cet hiver et en promettant aucun durcissement du contrôle technique des voitures avant l'été.
Dans l'entourage d'Emmanuel Macron, on continue néanmoins à affirmer que le cap est conservé, mais en expliquant que jamais le président n'a été un « fétichiste de l'ajustement fiscal ». Un président qui reste d'ailleurs discret. Ses proches affirment qu'il n'a pas l'intention de prendre la parole pour le moment. La stratégie est de faire jouer les institutions et de mettre le Premier ministre en avant.
La France championne du monde de la pression fiscale
Voilà de quoi alimenter la colère des « gilets jaunes » : la France devient championne du monde de la pression fiscale. C'est l'Organisation de coopération et de développement économiques qui le dit. Dans son rapport annuel, l'OCDE affirme que les recettes fiscales dans l'Hexagone dépassent les 46%.
Le Danemark n'est donc plus le pays de l'OCDE le plus taxé, c'est désormais la France. Les prélèvements obligatoires totalisent, en effet, 46,2% du produit intérieur brut (PIB) français.
Trois semaines après la première manifestation des « gilets jaunes », la nouvelle est loin d'apaiser leur colère, eux qui dénoncent le matraquage fiscal de l'Etat. Le gouvernement répond que c'est la tendance générale.
La pression fiscale s'est, en effet, accrue dans les pays riches de l'OCDE. En un an, elle a progressé de 0,2% pour atteindre 34,2% en moyenne. C'est en Israël et aux Etats-Unis que la hausse de la fiscalité a été la plus forte.
Ce que relève le rapport de l'OCDE, c'est le fait que le gros des recettes fiscales en France ne vient pas de l'impôt sur le revenu ou des cotisations sociales. Ces dernières sont d'ailleurs plus élevées en Allemagne. De même, la part des recettes générées par l'impôt sur les sociétés demeure faible.
Ce sont l'impôt sur la propriété et notamment les impôts locaux et nationaux, ainsi que les différentes taxes qui font la différence.
1 Commentaires
Anonyme
En Décembre, 2018 (20:19 PM)Participer à la Discussion