L'émissaire de l'ONU pour le conflit au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, a exhorté mercredi Israël à "abandonner ses menaces d'annexions" et les dirigeants palestiniens à "reprendre des discussions avec tous les membres du Quartette" (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU).
"J'appelle mes collègues du Quartette à travailler avec l'ONU et arriver rapidement à une proposition qui lui permette de jouer son rôle de médiation et travailler conjointement avec les pays de la région pour faire avancer la paix", a-t-il ajouté lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
Abbas rompt la collaboration avec Israël
Sa déclaration, rarement aussi directe, survient au lendemain de l'annonce par le président palestinien Mahmoud Abbas de la fin de la coopération sécuritaire des Palestiniens avec Israël, qui projette d'annexer des territoires en Cisjordanie occupée. M. Mladenov a précisé qu'il s'entretiendrait jeudi avec les dirigeants palestiniens sur les conséquences pratiques de cette annonce, qui n'ont pas été précisées par M. Abbas.
“Très grave violation du droit international”
"L'annexion de zones en Cisjordanie (...) représenterait une très grave violation du droit international et porterait un coup dévastateur à la solution des deux États", a poursuivi l'émissaire de l'ONU. Elle "fermerait la porte à une reprise des négociations et menacerait les efforts visant à faire avancer la paix régionale et nos efforts plus larges pour maintenir la paix et la sécurité internationales", a-t-il averti.
“Que les parties s’assoient à une même table”
L'ambassadrice américaine à l'ONU, Kelly Craft, a souligné de son côté qu'une solution ne pouvait passer que par une réunion des deux parties à une même table de négociations. "Ce dont nous avons besoin maintenant, si nous espérons faire un premier pas dans la bonne direction, c'est que les parties s'assoient à une même table. Ce Conseil ne peut pas dicter la fin du conflit. Nous ne pouvons qu'encourager les parties à déterminer ensemble ce qu'elles veulent pour faire des progrès", a-t-elle dit. La diplomate a une nouvelle fois incité les Palestiniens à saisir l'opportunité du plan de paix proposé par les Etats-Unis mais qu'ils ont rejeté.
Mise en garde de la communauté internationale
Parmi les interventions, plusieurs membres du Conseil comme l'Indonésie ou les pays européens ont mis en garde Israël contre ses projets d'annexions. Dans une déclaration commune, la France, la Belgique, l'Allemagne et l'Estonie ont réaffirmé qu'ils "ne reconnaîtraient aucun changement de frontières définies en 1967, sauf s'il est décidé par les Israéliens et les Palestiniens".
Solution à deux États
"Nous exhortons fermement Israël à s'abstenir de toute décision unilatérale qui mènerait à une annexion d'un territoire palestinien occupé et qui serait alors contraire au droit international", ont ajouté ces pays en réaffirmant leur attachement à la solution de deux États, seule capable d'apporter la paix dans la région, selon eux.
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