Les autorités bélarusses ont accusé mercredi la Pologne d'avoir violenté quatre migrants à la frontière entre les deux pays, confrontée à une crise migratoire source de vives tensions entre Minsk et les Occidentaux.
"Vu les nombreuses blessures sur les corps des migrants, les forces de l'ordre polonaises les ont traités brutalement et les ont chassés par-dessus la grille barbelée à la frontière avec le Bélarus", a indiqué le Service bélarusse des gardes-frontières.
Dans un communiqué sur son compte Telegram, cette source précise que les quatre hommes, d'ethnie kurde, ont été découverts dans la nuit de mardi à mercredi dans un campement de fortune à la frontière, côté bélarusse. Des images, publiées par Minsk, montrent plusieurs tentes près de la frontière grillagée, éclairées par des feux de bois. Trois hommes, les mains ou le visage ensanglantés, sont visibles dans une vidéo.
Vengeance?
Des milliers de migrants souhaitant entrer en Pologne sont actuellement coincés à la frontière avec le Bélarus, par un temps glacial. Des troupes ont été déployées de chaque côté, faisant craindre une escalade. Depuis des mois, les Européens accusent Minsk de délivrer volontairement des visas de transit à ces populations, venues principalement du Moyen-Orient, afin de déstabiliser l'Union européenne.
Selon Bruxelles, le président bélarusse alimente cette crise pour se venger des sanctions décidées contre son régime après l'écrasement d'un mouvement d'opposition déclenché à la suite de sa réélection contestée en août 2020. Mardi, le Premier ministre polonais a lui accusé le dirigeant russe Vladimir Poutine, principal allié de Minsk, d'être le "commanditaire" de cette vague de migrants.
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