
Zvika Klein, un journaliste israélien, s'est filmé dans les rues de Paris avec une kippa sur la tête. Pendant dix heures, de la Tour Eiffel en passant par la banlieue, il a arpenté différents quartiers de la capitale française. Regards hostiles, injures, crachats: il n'a pu que constater l'antisémitisme croissant.
L'initiative fait évidemment penser à celle de Sofie Peeters, cette étudiante belge qui s'était filmée en caméra cachée pour dénoncer les intimidations sexuelles et autres remarques sexistes dont elle était la cible dans les rues de Bruxelles. Le journaliste, lui, a voulu se mettre dans la peau d'une personne de confession juive, pour voir s'il existait véritablement une "haine du juif" dans certains quartiers.
"Vive la Palestine"
Les images ont été prises les 3 et 4 février derniers. Accompagné d'un caméraman (muni d'une caméra Go-Pro) et d'un agent de sécurité, l'homme s'est baladé dans Paris, vêtu d'une tsitsit ("franges" ou "tresses" façonnées au coin des vêtements) et d'une kippa. Le constat est éloquent.
"Ce mec est venu se faire bai...er, se faire enc...ler", "Vive la Palestine!" "Eh toi avec ta kippa! Qu'est-ce que tu fous là?": se promener en tant que juif avec un signe religieux ostentatoire se révèle être un véritable calvaire à certains endroits. Le journaliste confiera même qu'il s'est fait cracher dessus.
"Les no-juifs-zones existent"
"Dans les zones touristiques, l'ambiance est relativement calme, mais plus nous nous éloignons et plus les regards haineux, les phrases lancées, les attitudes me font sentir très mal, pas tranquille", raconte Zvika Klein, qui épingle surtout le quartier populaire de Barbès et le département de Seine-Saint-Denis.
"Je sais que le gouvernement fait de son mieux pour protéger la communauté juive, mais Paris est une ville de moins en moins sûre pour les Juifs. Je ne pense pas que des no-go-zones existent. En revanche, oui, les no-jews-zones sont malheureusement bien réelles", conclut-il.
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