Comptant un nombre record de femmes et d'élus issus de minorités, le 116e Congrès américain s'est réuni pour la première fois jeudi, les démocrates prenant le contrôle de la Chambre des représentants, tandis que les républicains ont renforcé leur majorité au Sénat. Sous les applaudissements, le vice-président républicain Mike Pence a présidé aux premières prestations de serment au Sénat. A la Chambre, la démocrate Nancy Pelosi, 78 ans, est arrivée tout sourire, en famille.
Sur la promesse d'oeuvrer pour un Congrès qui "rassemblera", elle devrait retrouver la présidence de la Chambre en début d'après-midi, signant son impressionnant retour au troisième échelon de la politique américaine, derrière Donald Trump et Mike Pence. Sauf énorme coup de théâtre, elle sera élue par ses troupes "Speaker", un poste qu'elle avait déjà occupé entre 2007 et 2010, devenant alors la première femme de l'histoire américaine à accéder au perchoir de la Chambre.
Si elle affirmera vouloir soutenir "les bonnes idées, d'où qu'elles viennent", selon son discours distribué à la presse, c'est avec un défi au président républicain qu'elle compte marquer le premier jour de son nouveau rôle d'opposante en chef. Difficile d'entrevoir une sortie de crise Les démocrates devaient présenter dès jeudi des mesures budgétaires temporaires qui permettraient de débloquer les administrations américaines, partiellement paralysées depuis le 22 décembre.
Leur but: s'afficher comme le parti "raisonnable" face à ce qu'ils considèrent comme les "caprices" de Donald Trump. Mais la Maison Blanche a par avance rejeté ces projets de loi, car ils n'incluent pas cinq milliards de dollars pour financer le mur voulu par le président à la frontière avec le Mexique pour lutter contre l'immigration clandestine. S'ils ont renforcé leur majorité au Sénat, avec 53 sièges sur 100, les républicains ne peuvent se passer des démocrates, car ils ont besoin de 60 voix pour approuver toute loi budgétaire. Au 13e jour du "shutdown", il reste ainsi difficile d'entrevoir une sortie de crise.
Avec leur nouveau contrôle de la Chambre, les démocrates décrochent la tête de commissions parlementaires dotées de puissants pouvoirs d'investigation, notamment ceux d'assigner les témoins à comparaître et d'ordonner la présentation de documents. Ils ont d'ailleurs promis d'exiger du président qu'il présente enfin ses déclarations d'impôts. Donald Trump est le seul candidat présidentiel de l'histoire récente américaine à s'y être refusé.
1 Commentaires
Anonyme
En Janvier, 2019 (19:16 PM)Participer à la Discussion