Des chercheurs de l’institut Pasteur estiment qu’à la date de lundi, coup d’envoi du déconfinement en France, 4,4% de la population française, soit 2,8 millions d’individus, avait été infectée par le nouveau coronavirus (la marge est comprise entre 2,8 et 7,2, soit entre 1,8 et 4,7 millions de personnes).
Dans une étude publiée mercredi dans la revue Science, ils ajoutent qu’en Ile-de-France et dans le Grand Est, les deux régions les plus touchées par l’épidémie, la proportion est estimée respectivement à 9,9%(dans une marge de 6,6 à 15,7) et 9,1% (dans une marge de 6,0 à 14,6).
“Il faudrait qu’environ 65% de la population soit immunisée pour que l’épidémie soit maîtrisée par la seule immunité”, écrivent les chercheurs.
“Nos résultats indiquent par conséquent que sans vaccin, l’immunité collective seule sera insuffisante pour éviter une seconde vague à la fin du confinement. Des mesures de contrôle efficaces doivent donc être maintenus au-delà du 11 mai.”
L’étude montre par ailleurs que le confinement entré en vigueur le 17 mars a permis de réduire considérablement le taux de reproduction du virus, c’est-à-dire le nombre de personnes contaminées par un seul porteur, qui est passé de 2,90 à 0,67 durant les 55 jours de confinement (quand ce taux de reproduction passe en dessous de 1, l’épidémie recule).
Elle note aussi que 3,6% des personnes infectées ont dû être hospitalisées, et que 0,7% ont succombé au Covid-19 avec des disparités très fortes en fonction de l’âge: la mortalité est de 10,1% chez les plus de 80 ans et de 0,001% chez les moins de 20 ans.
Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André
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