
Le Général El Hadji Alioune Samba est l'ambassadeur du Sénégal en République islamique d'Iran depuis plus de deux ans. Profitant de notre séjour dans ce beau pays, nous l'avons approché pour un jeu de questions-réponses. A travers l'interview qu'il nous a accordée, le Général Samba parle, entre autres, des Sénégalais de Téhéran, de l'hospitalité des Iraniens et dresse un bilan résumé de la coopération entre les deux pays.
Le Matin : Son excellence Général El Hadji Alioune Samba, voulez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Son Excellence le Général El Hadji Alioune Samba : Je suis l'ambassadeur du Sénégal en République islamique d'Iran depuis le mois de Mai 2008. J'ai été nommé à la fin de ma carrière militaire. Je suis parti à la retraite en tant que général. Et j'ai été désigné pour être l'ambassadeur du Sénégal à Téhéran. Cela fait deux ans et cinq mois maintenant que je suis arrivé en Iran. Cela se passe très bien. Je pense que nous faisons avancer les relations entre nos deux pays qui sont d'excellentes relations.
Est-ce facile d'être l'ambassadeur du Sénégal en Iran ?
La question est assez difficile. Cela dépend d'où l'on se situe. D'abord, être ambassadeur, c'est une lourde charge que l'on vous confie pour veiller sur les relations entre deux pays. Vous êtes accrédité auprès d'un président de la République par un autre président de la République. Et vous êtes responsable de la manière de conduire les relations entre les deux pays. Je vous dirai effectivement me concernant et concernant l'Iran et le Sénégal, que la mission n'est pas difficile. Parce que tout simplement, nos autorités ont d'excellentes relations. Ces deux pays ont toujours eu de très bonnes relations. Et les Iraniens sont des Musulmans comme nous, ils nous regardent en frères musulmans. Nous partageons également beaucoup de choses.Au plan politique multilatéral, des non-alignés, de la défense des intérêts des Palestiniens et pleines d'autres choses qui nous rapprochent. Donc, je peux répondre par l'affirmative, oui ce n'est pas difficile d'être l'ambassadeur du Sénégal en Iran.
Combien de Sénégalais vivent en République islamique d'Iran et quelles sont leurs occupations ?
Il y a beaucoup de Sénégalais ces derniers temps. Mais, ils sont tous des étudiants, une quarantaine environ. Pas très nombreux, c'est en fait une petite communauté qui vit autour de Qom et étudie à l'université de cette ville et aussi au niveau de certaines universités religieuses. Ces derniers temps, nous avons eu six étudiants qui sont issus du département persan de l'Université Cheikh Anta Diop. Cela résulte de la coopération culturelle entre les deux pays. Ils ont signé des accords de développement et aussi des relations culturelles et universitaires. Depuis deux ans, nous recevons tous les ans trois étudiants qui viennent terminer leurs études ici à l'université Behshti de Téhéran. Et quelques-uns sont à l'université Isphahan où travaille M. Bassiri qui était le patron du Centre culturel iranien à Dakar. À part cela, nous avons les personnels de l'ambassade avec leur famille. Et un seul footballeur. Il évolue ici depuis trois ans et hisse au plus haut niveau le football iranien. L'an dernier, il a été désigné meilleur butteur. Notre compatriote s'appelle Ibrahima Touré. Il est le champion d'Iran avec l'équipe de Isphahan. C'est un garçon qui est bien suivi par les Iraniens. D'ailleurs, quand vous irez dans votre stand, les visiteurs demanderont souvent après lui. Touré est dans ce pays depuis trois ans et il fait de très bonnes choses. C'est un bon ambassadeur de son pays.
Quelles sont les relations qu'ils ont en général avec le peuple iranien ?
De très bonnes relations. Vous avez vu vous-mêmes, les Iraniens sont accueillants. Ils ne s'étonnent pas de voir des Sénégalais chez eux. En outre, ils viennent vers vous et vous demandent la permission de prendre des photos. Les Iraniens sont très sympathiques et ouverts. Il n'y a vraiment aucun problème entre les Sénégalais et eux. La communauté sénégalaise est très sage et fait bien son travail.
Comment qualifiez-vous les relations diplomatiques entre Téhéran et Dakar ?
C'est plus que de simples relations diplomatiques. C'est un partenariat fécond et stratégique qui date depuis très longtemps. Les Iraniens sont très proches des Sénégalais. Ils ont choisi le Sénégal comme étant leur porte d'entrée en Afrique de l'Ouest. Et, ils y mettent tout ce qu'ils peuvent pour matérialiser cette intention de coopérer et de partager avec nous. Voulez-vous nous dresser en résumé un bilan de la coopération entre les deux pays ? Le bilan est très positif. Parce que le résultat le plus visible, c'est la mise en place d'usines de montage de voitures iraniennes au Sénégal. A travers cet exemple, les Iraniens ont décidé de partager avec le peuple sénégalais, ce qui leur appartient. Ce qu'ils ont pu avoir après plusieurs années de résistance et de développement. Aujourd'hui, on fabrique des voitures made in Sénégal. Au début, c'était une seule marque de production. Actuellement, ils sont en train de faire une montée en puissance de l'usine. Et ces derniers vont aussi amener leurs ambitions à trois ou quatre types de véhicules plus des tracteurs. Bientôt, vous allez assister à l'inauguration d'une nouvelle unité de montage. Propos recueillis par Diaw MBODJ, (Une de nos envoyés spéciaux en Iran)
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