Le musée du Louvre a refusé une oeuvre monumentale au motif que cette dernière pourrait être "mal perçue". La construction de 30 tonnes et de 12 mètres de haut baptisée "Domestikator" devait être installée à partir du 17 octobre en plein centre de Paris, dans le jardin des Tuileries, à l'occasion du parcours "hors les murs" de la Foire internationale de l'art contemporain (FIAC). Le président du Louvre a signifié son refus vendredi dernier dans un courrier, expliquant à la foire parisienne que l'oeuvre proposait "une vision trop brutale qui risque d'être mal perçue par notre public traditionnel du jardin des Tuileries".
Or, selon l'Atelier Van Lieshout et la galerie qui représente le collectif néerlandais à l'origine de l'oeuvre, le Louvre avait bel et bien donné son accord. Elle figurait déjà dans le dossier de presse officiel de la FIAC envoyé aux médias à la mi-septembre, précise Le Parisien. De son côté, le musée avance que "Domestikator" a été présentée après les commissions où sont discutées les choix des oeuvres exposées aux Tuileries.
Une polémique qui rappelle celle du "plug anal" de la place Vendôme
Le groupe d'artistes néerlandais avait déjà présenté son oeuvre à Bochum en Allemagne en 2015. Celle-ci, "une sorte d'allégorie du viol de la nature par l'homme", n'avait alors posé aucun problème. "Elle avait été très bien reçue", se souvient Joep Van Lieshout, qui ne comprend pas qu'un pays comme la France puisse refuser l'installation. L'affaire, il est vrai, n'est pas sans rappeler le scandale du "plug anal" de la FIAC 2014.
Le "Tree" de Paul McCarthy avait alors été dégonflé et l'artiste agressé. En 2015, une pièce de l'Anglais Anish Kapoor surnommée "le vagin de la reine" avait aussi été vandalisée à plusieurs reprises dans les jardins du château de Versailles. Pour la presse française, il ne fait guère de doute que le Louvre a voulu éviter toute nouvelle polémique. Un refus qui risque fort de provoquer l'effet inverse.
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