Le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a critiqué vendredi la décision américaine de retirer ses troupes d'Afghanistan, disant craindre un retour d'Al-Qaïda et se disant "inquiet" de la "menace sécuritaire" que cela représente pour le reste du monde.
"Ce n'était ni le bon moment ni la bonne décision à prendre, car Al-Qaïda reviendra probablement", a déclaré sur la chaîne Sky News Ben Wallace, "inquiet" de ce qui constitue "une menace pour notre sécurité et nos intérêts”.
Le départ des Américains, qui a entraîné le retrait de leur allié britannique et qui doit s'achever le 31 août, "laisse un très très gros problème sur le terrain", a-t-il estimé, alors que les insurgés talibans se sont emparés en huit jours de près de la moitié des capitales provinciales, contrôlant l'essentiel du nord, de l'ouest et du sud du pays.
Le ministre a en particulier critiqué l'accord de retrait initial signé à Doha en février 2020 entre l'ex-président américain Donald Trump et les talibans, estimant qu'il s'agissait d'une "erreur, dont nous allons probablement tous payer les conséquences".
"L'accord de Doha était un accord mauvais, parce qu'il disait aux talibans qu'ils avaient gagnés alors que ce n'était pas le cas, et qu'il a sapé l'autorité du gouvernement afghan", a-t-il détaillé.
“Honteux” et “triste”
L'ex-ministre britannique des Anciens combattants Johnny Mercer a, lui aussi, critiqué cette décision de retrait, après 20 ans d'intervention. Il a estimé que le Royaume-Uni avait "choisi la défaite" et que ce manque de "volonté politique" était "honteux" et "triste”.
"C'est très difficile pour ceux qui ont été impliqués d'essayer de comprendre et d'accepter", a-t-il détaillé sur Times Radio. "C'est humiliant pour l'armée britannique, pour les familles de ceux qui ont perdu des gens là-bas, mais c'est surtout une tragédie pour le peuple afghan".
600 militaires déployés
Ces déclarations interviennent alors que Londres a annoncé jeudi soir déployer temporairement environ 600 militaires en Afghanistan pour aider les ressortissants britanniques à quitter le pays face à l'avancée des talibans.
Le ministre de la Défense a néanmoins affirmé que le Royaume-Uni avait "les capacités de se protéger" de toute menace sécuritaire: "Si les talibans reviennent comme avant et accueillent Al-Qaïda, bien sûr que la communauté internationale pourra prendre une série de mesures".
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