
PARIS (Reuters) - Marine Le Pen a réussi dimanche son pari de faire entrer des députés - sa nièce Marion et l'avocat Gilbert Collard - à l'Assemblée nationale, mais cette victoire a un goût amer pour la présidente du Front national, battue à Hénin-Beaumont.
Le FN n'avait plus eu d'élus au Palais-Bourbon depuis 1986, quand le scrutin proportionnel lui avait permis d'avoir 35 députés.
Devancée d'une courte tête - 118 voix - par le PS Philippe Kemel, Marine Le Pen a demandé à pouvoir recompter dès lundi les blancs et les nuls dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Le cas échéant, le FN déposera un recours.
Malgré ce revers, la dirigeante du FN a salué comme un "énorme succès" l'entrée de députés frontistes à l'Assemblée nationale.
"Au bout de 25 ans, nous avons brisé ce plafond de verre. C'est, pour moi, un grand motif de satisfaction", a-t-elle déclaré.
La dynastie des Le Pen, prolongée par Marine depuis janvier 2011, s'est enrichie d'une nouvelle figure avec l'élection de sa nièce Marion, 22 ans, symbole de la nouvelle génération, à Carpentras (Vaucluse).
L'avocat Gilbert Collard, "mariniste" convaincu mais qui n'a pas sa carte du FN, a été également élu dans la deuxième circonscription du Gard, une terre favorable au FN, avec 42,82% des voix, dans le cadre d'une triangulaire.
"Nous sommes deux seulement, alors que nous représentons plus de 6 millions d'électeurs, mais nous y sommes", a déclaré Gilbert Collard.
"LE VERROU NE TIENT PLUS"
Gilbert Collard a vu dans son élection et celle de Marion Le Pen la démonstration que "le verrou" mis en place selon lui par le Parti socialiste "ne tient plus" et que "les gens ne sont plus dupes de leurs arguments rhétoriques".
Marion Le Pen s'est pour sa part projetée vers l'avenir, les élections municipales de 2014. "Les élections municipales de Carpentras sont à portée de main", a-t-elle dit à ses partisans, saluant la présence à ses côtés de Jean-Marie Le Pen, qui a soutenu sa campagne.
A ces deux élus, le FN pourrait ajouter Jacques Bompard, un ancien du parti qui dirige actuellement la Ligue du sud et a été élu largement à Orange, dans le Vaucluse, avec 58,77% des voix.
Le "Rassemblent bleu Marine", qui aurait pu prétendre à une meilleure moisson sur la base du premier tour, a pâti de l'absence d'alliance et de la faible participation.
L'élection de deux députés compense le résultat mitigé du premier tour où le FN, avec 13,6%, se situait en-deçà du score "historique" de Marine à la présidentielle (17,9%), même s'il résistait bien pour ce type de scrutin.
La présidente du FN peut se réjouir d'avoir fissuré le "cordon sanitaire" établi depuis de longues années autour de sa formation, que la gauche considère toujours d'extrême droite.
"Au-delà de mon cas personnel, nous n'avons que des raisons de nous réjouir, car l'on atteint dans des dizaines de circonscriptions lors de ce second tour des scores spectaculaires, démontrant que les consignes des appareils n'ont été que très peu suivies et qu'une recomposition de la vie politique est en marche", a-t-elle dit dimanche soir.
De plus, certaines figures de la droite comme Nadine Morano, battue dimanche soir, ont multiplié les appels du pied en direction de l'électorat d'extrême droite et un candidat UMP s'est officiellement retiré au profit du FN dans les Bouches-du-Rhône.
Marine Le Pen a attribué sa défaite à Hénin-Beaumont au "redécoupage" mis en oeuvre par l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant et a douté de la sincérité du dépouillement "dans des mairies communistes" de la circonscription.
A Hénin-Beaumont, les sympathisants FN étaient partagés dimanche soir entre la joie d'avoir des élus et la colère de voir leur dirigeante battue sur le fil.
"C'est du vol, c'est lamentable, ils ont découpé la circonscription contre elle et je suis certaine qu'il y a encore des magouilles dans le vote", témoignait Alain, 58 ans, cadre commercial.
"Bon c'est pas Marine cette fois mais nous serons représentés par Marion, c'est la famille, c'est pareil !", tempère Jacqueline, une Héninoise de 47 ans.
Gérard Bon, avec Pierre Savary à Hénin-Beaumont, édité par Yves Clarisse
Le FN n'avait plus eu d'élus au Palais-Bourbon depuis 1986, quand le scrutin proportionnel lui avait permis d'avoir 35 députés.
Devancée d'une courte tête - 118 voix - par le PS Philippe Kemel, Marine Le Pen a demandé à pouvoir recompter dès lundi les blancs et les nuls dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Le cas échéant, le FN déposera un recours.
Malgré ce revers, la dirigeante du FN a salué comme un "énorme succès" l'entrée de députés frontistes à l'Assemblée nationale.
"Au bout de 25 ans, nous avons brisé ce plafond de verre. C'est, pour moi, un grand motif de satisfaction", a-t-elle déclaré.
La dynastie des Le Pen, prolongée par Marine depuis janvier 2011, s'est enrichie d'une nouvelle figure avec l'élection de sa nièce Marion, 22 ans, symbole de la nouvelle génération, à Carpentras (Vaucluse).
L'avocat Gilbert Collard, "mariniste" convaincu mais qui n'a pas sa carte du FN, a été également élu dans la deuxième circonscription du Gard, une terre favorable au FN, avec 42,82% des voix, dans le cadre d'une triangulaire.
"Nous sommes deux seulement, alors que nous représentons plus de 6 millions d'électeurs, mais nous y sommes", a déclaré Gilbert Collard.
"LE VERROU NE TIENT PLUS"
Gilbert Collard a vu dans son élection et celle de Marion Le Pen la démonstration que "le verrou" mis en place selon lui par le Parti socialiste "ne tient plus" et que "les gens ne sont plus dupes de leurs arguments rhétoriques".
Marion Le Pen s'est pour sa part projetée vers l'avenir, les élections municipales de 2014. "Les élections municipales de Carpentras sont à portée de main", a-t-elle dit à ses partisans, saluant la présence à ses côtés de Jean-Marie Le Pen, qui a soutenu sa campagne.
A ces deux élus, le FN pourrait ajouter Jacques Bompard, un ancien du parti qui dirige actuellement la Ligue du sud et a été élu largement à Orange, dans le Vaucluse, avec 58,77% des voix.
Le "Rassemblent bleu Marine", qui aurait pu prétendre à une meilleure moisson sur la base du premier tour, a pâti de l'absence d'alliance et de la faible participation.
L'élection de deux députés compense le résultat mitigé du premier tour où le FN, avec 13,6%, se situait en-deçà du score "historique" de Marine à la présidentielle (17,9%), même s'il résistait bien pour ce type de scrutin.
La présidente du FN peut se réjouir d'avoir fissuré le "cordon sanitaire" établi depuis de longues années autour de sa formation, que la gauche considère toujours d'extrême droite.
"Au-delà de mon cas personnel, nous n'avons que des raisons de nous réjouir, car l'on atteint dans des dizaines de circonscriptions lors de ce second tour des scores spectaculaires, démontrant que les consignes des appareils n'ont été que très peu suivies et qu'une recomposition de la vie politique est en marche", a-t-elle dit dimanche soir.
De plus, certaines figures de la droite comme Nadine Morano, battue dimanche soir, ont multiplié les appels du pied en direction de l'électorat d'extrême droite et un candidat UMP s'est officiellement retiré au profit du FN dans les Bouches-du-Rhône.
Marine Le Pen a attribué sa défaite à Hénin-Beaumont au "redécoupage" mis en oeuvre par l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant et a douté de la sincérité du dépouillement "dans des mairies communistes" de la circonscription.
A Hénin-Beaumont, les sympathisants FN étaient partagés dimanche soir entre la joie d'avoir des élus et la colère de voir leur dirigeante battue sur le fil.
"C'est du vol, c'est lamentable, ils ont découpé la circonscription contre elle et je suis certaine qu'il y a encore des magouilles dans le vote", témoignait Alain, 58 ans, cadre commercial.
"Bon c'est pas Marine cette fois mais nous serons représentés par Marion, c'est la famille, c'est pareil !", tempère Jacqueline, une Héninoise de 47 ans.
Gérard Bon, avec Pierre Savary à Hénin-Beaumont, édité par Yves Clarisse
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