MARSEILLE (Reuters) - Dominique de Villepin a annoncé que les cinq mineurs interpellés à Marseille étaient "les auteurs présumés" de l'incendie de l'autobus qui a grièvement blessé une jeune femme.
"La priorité, c'est bien l'interpellation : les auteurs présumés ont été arrêtés ce matin à Marseille", a dit le Premier ministre lors de la séance des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.
Cinq mineurs ont été interpellés lors d'une opération de police dans deux cités du nord de la ville, où s'est produite samedi soir l'agression.
"Trois d'entre eux ont à peine plus de 17 ans, deux d'entre eux ont à peine plus de 15 ans", a précisé à l'Assemblée Christian Estrosi, ministre délégué à l'Aménagement du territoire.
"Nous veillerons à ce que les poursuites engagées soient sans faiblesse et qu'il y ait des sanctions appropriées à leur égard", a-t-il ajouté, répondant à la place du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, en déplacement au Maroc.
Dominique de Villepin avait relayé lundi l'appel à témoins lancé dimanche par le parquet, précisant que les personnes ayant assisté à l'agression pourraient se présenter sous 'X'.
Le procureur de la République de Marseille, Jacques Baume, a déclaré mardi lors d'une conférence de presse que les enquêteurs travaillaient sur la qualification d'incendie volontaire ayant entraîné soit des incapacités de travail, soit une infirmité permanente.
"C'est un crime. La loi prévoit trente années de réclusion criminelle pour de tels faits", a-t-il dit.
"UN CHOC TERRIBLE"
L'opération de police a débuté peu après 06h00 dans plusieurs immeubles de la cité des Oliviers, située à quelques centaines de mètres du rond-point où le bus de la RTM a été incendié, a constaté un journaliste de Reuters sur place. Elle s'est poursuivie dans la cité des Lilas, voisine.
Une cinquantaine de policiers et de membres de la Brigade anti-criminalité (BAC) ont fouillé plusieurs appartements de la cité pendant trente minutes avant de quitter les lieux avec deux jeunes gens menottés, le visage caché par les capuches de leurs sweat-shirts.
Une étudiante en médecine de 26 ans, Mama Galledou, a été brûlée à 60% lors de l'attaque.
Placée sous respiration artificielle, elle luttait toujours mardi pour sa vie bien qu'elle ait passé le cap difficile des premières 36 heures, selon le professeur Jean-Claude Manelli, qui la soigne à l'hôpital de la Conception.
Près de 250 personnes se sont rassemblées en fin de matinée à la faculté Saint-Jérôme de Marseille, où Mama Galledou étudiait, afin d'exprimer leur soutien à la jeune femme, titulaire d'un "Master" professionnel en nutrition.
"C'est un choc terrible pour nous", a déclaré Ahmed Charaï, doyen de la faculté des sciences de Saint-Jérôme.
"Avant d'être une étudiante, Mama Galledou était d'abord une jeune fille de notre quartier. Nos effectifs sont composés à 50% d'étudiants venant des arrondissements environnants, des cités souvent difficiles. Au coeur de cette zone, notre université est l'un des rares symboles de l'ascenseur social", souligne-t-il dans Le Figaro.
Le père de Mama Galledou, qui est chimiste au Sénégal, est arrivé de Dakar pour se rendre à son chevet en compagnie d'autres membres de la famille
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