
Le Parlement européen a rejeté, mardi 11 mars, à l'issue d'un vote serré un rapport sur l'égalité entre les hommes et les femmes qui appelait à garantir l'égalité de rémunération à travail égal.
On décompte 298 voix contre, essentiellement dans le camp conservateur, 289 pour (majoritairement la gauche et les libéraux), et 87 abstentions, qui concernent un nombre important de députés écologistes, en tête desquels Daniel Cohn-Bendit et José Bové.
Le rapport demandait aux Etats de l'Union européenne de « garantir le respect du principe fondamental de l'égalité de rémunération à travail égal entre les femmes et les hommes », d'interdire les démissions forcées en cas de maternité, et prônait la lutte contre les stéréotypes sexistes.
UNE « MARCHE ARRIÈRE INCROYABLE »
La députée socialiste belge Véronique De Keyser a dénoncé « une marche arrière incroyable au lendemain de la Journée des femmes ».
« Aujourd'hui, par ce vote, c'est non seulement les femmes qui sont insultées et agressées, mais l'ensemble de la société, nos valeurs et le cœur de notre humanité », a dénoncé la délégation française du groupe socialiste. C'est un vote « désinvolte et honteux », a ajouté la socialiste française Sylvie Guillaume, qui y voit l'expression d'une certaine lassitude de nombreux eurodéputés face à un énième rapport sur les droits des femmes.
L'eurodéputée conservatrice luxembourgeoise Astrid Lulling, qui a voté contre, s'est réjouie du rejet de « ce rapport fourre-tout et inutile ». Pour la conservatrice belge Anne Delvaux, le rapport était trop « idéologique », et « centré sur les effets néfastes des mesures d'austérité ».
« Il faut faire le constat de progrès lents en matière d'égalité hommes-femmes, mais la crise n'est pas la seule cause, loin de là », a renchéri son homologue bulgare Mariya Gabriel.
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