
“Un manipulateur, un menteur, un fraudeur, un tyran, un raciste, un prédateur et un escroc”: voici comment l’ancien avocat de Donald Trump décrit le président américain dans son livre qui sort ce mardi. Et Michael Cohen illustre ces qualificatifs avec toute une série d’anecdotes juteuses.
Notons tout de même que Michael Cohen purge actuellement une peine de trois ans de prison pour avoir menti au Congrès et enfreint les lois de campagne alors qu’il était employé par Trump.
Depuis que sa relation avec Donald Trump s’est dégradée, il fait activement campagne contre la réélection de ce dernier en novembre. Ce qu’il écrit dans son livre “Disloyal” doit donc être considéré avec prudence.
Néanmoins, il peut donner un aperçu des coulisses de la présidence de Trump. Il était si proche de Trump qu’ils ont même partagé un carnet d’adresses. Voici un aperçu des histoires et anecdotes les plus intéressantes que Cohen a écrites depuis son incarcération.
L’admiration de Trump pour Poutine
Selon M. Cohen, M. Trump a une profonde admiration pour le président russe Vladimir Poutine et la façon dont il dirige son pays. Cette admiration aurait son origine dans l’amour de Trump pour l’argent. Selon Cohen, Trump a décrit à tort son homologue russe comme “de loin l’homme le plus riche du monde”. Selon Trump, Poutine aurait également “le talent nécessaire pour prendre le contrôle d’un pays et le diriger comme s’il s’agissait de son affaire personnelle, comme l’organisation Trump”.
Au départ, Trump a fait l’éloge du président russe lors de la précédente campagne présidentielle pour collecter des fonds et construire une tour Trump sur la Place Rouge à Moscou, selon Cohen. Mais lorsque Trump a réalisé à quel point Poutine détestait sa rivale démocrate Hillary Clinton - qui a soutenu le mouvement de protestation en Russie en 2011 - il a compris qu’il pourrait l’aider à prendre le pouvoir aux États-Unis.
“Ce qui semblait être une conspiration était en fait la fusion d’un intérêt commun pour nuire à Clinton de quelque manière que ce soit”, a déclaré M. Cohen. “C’est allé jusqu’à influencer l’élection américaine, quelque chose qui ne mettait pas Trump mal à l’aise”. Selon M. Cohen, M. Trump aurait demandé à la Russie “d’intervenir dans les élections de 2016, à la fois ouvertement et en coulisses”.
L’argent pour le silence de l’ex-playmate Karen McDougal
Selon Cohen, Trump a également fait équipe avec le magnat des médias David Pecke. Un tabloïd de son groupe, “National Enquirer”, s’en est pris à des rivaux de “Trump” à l’approche des élections de 2016. Pecker aurait acheté les droits exclusifs de quelques histoires qui auraient pu potentiellement compromettre Trump et les aurait ensuite dissimulées. Comme le témoignage de Karen McDougal, qui a affirmé avoir eu une liaison avec Trump.
Cohen raconte que Trump était prêt à payer le silence de la femme 130.000 dollars et qu’il devait trouver un moyen de le faire en toute discrétion. Finalement, Cohen lui a donné l’argent lui-même, réalisant que Trump ne le rembourserait probablement jamais. Mais il l’a fait, après son élection. Par versements de 35.000 dollars par mois et sous forme de paiements pour des conseils juridiques à son avocat personnel. Toujours selon Cohen, Trump a obtenu une réduction d’impôts grâce à cet argent, donc “l’argent du silence” lui a en fait rapporté gros.
Le mépris de Trump pour ses enfants
Cohen décrit également dans son livre comment Trump insulte et rabaisse certains de ses enfants, dont son fils aîné Donald Trump Jr. et sa plus jeune fille Tiffany.
Sa haine pour Obama et les personnes noires
Trump aurait également une haine obsessionnelle pour son prédécesseur, le président Barack Obama. Il a par exemple affirmé que la “discrimination positive” était la seule raison pour laquelle Obama avait été autorisé à étudier à l’université de Columbia et à la prestigieuse faculté de droit de Harvard.
D’après son ancien avocat, Trump aurait déclaré un jour: “Nommez un pays qui est dirigé par un Noir et qui n’est pas un taudis.” Pendant la campagne de 2016, il aurait dit à propos des minorités, selon M. Cohen, qu’elles n’étaient “pas son genre de peuple”. Il aurait aussi lancé: “Les Latino-américains ne me choisiront pas. Comme les Noirs, ils sont trop stupides pour voter pour Trump.”
Son attitude grossière envers les femmes
Certaines des histoires concernent également l’attitude grossière de Trump envers les femmes. Comme la fois où il a vu la fille de Cohen, âgée de 15 ans, alors qu’elle venait de terminer sa leçon de tennis, et lui a dit: “Regarde ce cul. Je ne dirais pas non à cela.”
Ou l’histoire de Trump visitant une boîte de nuit de Las Vegas en 2013. Là, Trump aurait vu un numéro de bande dessinée brute, où une femme fait semblant d’uriner sur une autre femme. Selon Cohen, Trump a réagi avec “incrédulité et plaisir”.
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