Convoquée par "Démocratie Nationale", un parti d’extrême droite, la manifestation s’est déroulée sans incidents, au milieu d’un important déploiement policier, pour éviter des affrontements avec l’extrême gauche, similaires à ceux survenus il y a quelques mois, à Madrid.
Sous le thème "Ainsi, ne nous pourrions pas vivre. Pour la sécurité. Récupérons Madrid", les manifestants ont scandé des slogans dénonçant la présence des étrangers en Espagne, et appelant les Espagnols à "se mobiliser contre l’immigration".
"Démocratie Nationale", qui participera aux élections législatives, prévues le 9 mars prochain, préconise l’expulsion express de tous les immigrés, qui commettent des délits et de tous les étrangers, en situation administrative irrégulière.
Réaction d’un jeune immigré équatorien vivant à Madrid : "ils nous qualifient de déchets mais ils oublient que les immigrés ont sauvé la Sécurité sociale espagnole d’une faillite certaine, que grâce à notre sueur, ils vivent mieux et continuent de percevoir leurs pensions. C’est de l’ingratitude à l’état pur".
Grâce aux côtisations des immigrés, la Sécurité Sociale espagnole a enregistré, en 2007, un excédent de près de 8 milliards d’euros.
Cet excédent record équivalent à 0,7 pour cent du PIB, a été réalisé grâce à l’apport des 1,8 million immigrés, dont l’écrasante majorité sont des jeunes, qui cotisent au système de la Sécurité sociale.
Sur 30 côtisants immigrés, uniquement un seul est retraité, soit l’inverse des contributeurs espagnols : un retraité pour 2,6 actifs.
La manifestation de l’extrême droite est organisée alors que le gouvernement socialiste, à Madrid, vient de doter le Fonds d’appui à l’accueil et l’intégration des immigrés, d’un budget de 200 millions d’euros, pour le financement de programmes au profit de cette catégorie d’étrangers.
Il s’agit d’une dotation au Fonds, pour l’exercice 2008, en dehors du budget général de l’Etat.
On relève, à ce propos, qu’une initiative destinée à doter ce Fonds de ressources supplémentaires, dans le cadre du budget général de l’Etat, s’était heurtée au refus de l’opposition de droite.
Madrid considère le Fonds d’appui à l’accueil et à l’intégration des immigrés, comme "un élément prioritaire de la politique d’intégration des immigrés et comme un instrument de coopération entre les différentes régions autonomes" du pays, selon un communiqué gouvernemental, rendu public dimanche.
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