Nicolas Sarkozy a exhorté mardi sa famille politique à "crever l'abcès" des haines internes pour présenter un front uni lors de l'élection présidentielle de 2017, faute de quoi l'UMP arrivera selon lui derrière le Front national et l'aura "bien mérité".
Le nouveau président de l'UMP, qui a annoncé de premières nominations devant les députés de son camp réunis à huis clos à l'Assemblée nationale, a dramatisé la situation, trois jours après son élection par 64,5% des voix des militants.
"Le niveau de haine entre nous est stupéfiant, grotesque et consternant. Il faut crever l'abcès", a-t-il déclaré selon plusieurs participants. "On a tout pour gagner mais si on est désuni, on sera derrière le Front national. Si on est désuni, on perdra et on l'aura bien mérité."
"Votre responsabilité, c'est de considérer qu'il n'y a pas d'ennemi dans notre famille politique", a ajouté Nicolas Sarkozy, dont l'entreprise de rassemblement se heurte à une rivalité avec les autres candidat à la primaire de 2016.
François Fillon, député de Paris et chef des gouvernements de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012, était ainsi absent de la réunion, après avoir refusé d'intégrer un comité d'anciens Premiers ministres voulu par l'ancien chef de l'Etat.
Alain Juppé a réaffirmé mardi sa position sur son blog.
"Je suis prêt à participer au renouveau de l'UMP et au bon fonctionnement de ses instances, non pas dans je ne sais quel comité naphtaline qu'on sortirait de l'armoire de temps en temps, mais là où se prendront les décisions dans un esprit résolument constructif", y écrit le maire de Bordeaux.
Les deux hommes s'opposent notamment sur le périmètre du rassemblement, qu'Alain Juppé souhaiterait le plus large possible, allant jusqu'au MoDem de François Bayrou.
Nicolas Sarkozy refuse que le dirigeant centriste, qui avait appelé à voter pour François Hollande en 2012, puisse participer à la primaire de l'UMP et du centre.
Le nouveau président de l'UMP a annoncé que Thierry Solère, un proche de Bruno Le Maire, qui a obtenu 29% des voix samedi dernier, serait chargé de l'organisation de la primaire 2016.
L'ancien ministre Luc Chatel devra quant à lui réformer les statuts du parti, que Nicolas Sarkozy veut changer "de fond en comble", n'excluant pas un changement de nom.
(Emile Picy, édité par Yves Clarisse)
3 Commentaires
Lat Dior
En Décembre, 2014 (16:02 PM)Bob
En Décembre, 2014 (16:09 PM)Aaaar
En Décembre, 2014 (08:36 AM)Participer à la Discussion