Une relaxe ou une condamnation inédite: le tribunal de Paris se prononce lundi dans l'affaire dite des “écoutes” sur le sort de l'ancien président Nicolas Sarkozy, contre lequel le parquet a requis de la prison ferme pour corruption et trafic d'influence.
Quatre ans d'emprisonnement, dont deux avec sursis, ont été demandés pour l'ex-chef de l'Etat ainsi que pour ses deux co-prévenus, son avocat Thierry Herzog et l'ex-haut magistrat Gilbert Azibert. Avant lui, seul un ancien président, Jacques Chirac, a été jugé et condamné, dans l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris en 2011.
Sous forte pression judiciaire
Quelle que soit la décision que rendra la 32e chambre correctionnelle, elle sera scrutée de toutes parts et déterminante pour Nicolas Sarkozy, sous forte pression judiciaire depuis sa retraite politique en 2016 et encore populaire à droite. Mis en cause dans plusieurs affaires, l'ex-président au casier judiciaire vierge doit une nouvelle fois comparaître dès le 17 mars, dans l'affaire Bygmalion, pour des soupçons de financement illégal de sa campagne en 2012.
Procès des écoutes téléphoniques
Les trois semaines électriques du procès des "écoutes" ont été le théâtre d'une polarisation entre deux visions opposées de ce dossier, né en 2014 d'interceptions téléphoniques entre l'ancien locataire de l'Élysée et son avocat. Au terme d'un lourd réquisitoire, le parquet national financier (PNF) a estimé qu'un "pacte de corruption" avait bien été conclu entre les trois prévenus.
Que leur reproche la justice?
Pour le ministère public, Gilbert Azibert a transmis, via Thierry Herzog, des informations couvertes par le secret et tenté d'influer sur un pourvoi en cassation formé par Nicolas Sarkozy. En échange, ce dernier a accepté d'appuyer la candidature du magistrat pour un poste à Monaco. L'ancien locataire de l'Élysée voulait alors faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels après avoir obtenu un non-lieu dans l'affaire Bettencourt. Gilbert Azibert, avocat général dans une chambre civile, n'intervenait pas directement dans ce dossier mais il aurait joué de ses relations.
Nicolas Sarkozy, alias “Paul Bismuth”
Aux fondements de l'accusation: des conversations interceptées par la justice entre l'ancien président et son avocat sur une ligne officieuse - deux téléphones prépayés achetés sous le nom de "Paul Bismuth".
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