La police a tiré lundi des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui protestaient contre la hausse des prix alimentaires et du carburant dans trois villes d'Ouganda, ont affirmé les forces de sécurité ainsi que des témoins.
C'est la deuxième fois en un mois que des Ougandais manifestent pour exprimer leur colère face à l'inflation dans ce pays d'Afrique de l'Est au régime à poigne, déjà durement touché par la pandémie de Covid-19 et, plus récemment, la guerre en Ukraine.
A Jinja, une ville industrielle bordant le lac Victoria au sud-est de l'Ouganda, des manifestants ont fait brûler des pneus et bloqué des routes avant que la police ne les disperse avec des gaz lacrymogènes, ont affirmé des témoins.
Des scènes similaires ont eu lieu dans les villes de Kamuli et de Luuka, au nord de Jinja, ont-ils dit.
Le porte-parole de la police ougandaise Fred Enanga a déclaré à des journalistes à Kampala que les manifestations avaient été rapidement maîtrisées.
Plusieurs personnes ont été arrêtées et feront face "à la loi", a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.
M. Enanga a également dit que les manifestants voulaient "utiliser la peur pour promouvoir la violence, et que cela mènera à un cercle vicieux de violences à travers le pays si (cela) n'est pas stoppé."
Moses Lukwanga, un vendeur de fruits de 59 ans, a déclaré à l'AFP que les manifestants à Jinja avaient monté des barricades pour empêcher le déploiement de la police.
"Les manifestants ont forcé les gens à fermer boutique et quand la police est arrivée pour les disperser avec des gaz lacrymogènes, toute la rue était déserte", a-t-il dit.
A Kampala, le trafic routier et l'activité économique semblaient normaux lundi mais d'importants déploiements de police, épaulée par l'armée, étaient visibles.
Depuis une semaine, des appels ont été diffusés sur les réseaux sociaux urgeant les Ougandais à rester chez eux et à arrêter de payer leurs impôts dans l'objectif de pousser le gouvernement à agir face à la hausse des prix.
Mais le président Yoweri Museveni a affirmé qu'alléger les impôts ou mettre en place des subventions pour répondre à la crise ne ferait qu'empirer la situation en donnant aux citoyens "un confort artificiel".
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