Le chef de la diplomatie britannique a fait dimanche un parallèle entre la sortie de l’Union soviétique des pays de l’Europe de l’Est et le Brexit. Une phrase qui a fait réagir de nombreuses personnalités, tant au Royaume-Uni que dans le reste de l’Europe.
La construction européenne est-elle une prison soviétique pour un pays ? Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, s’est attiré lundi des critiques du monde diplomatique après avoir comparé l’Union européenne (UE) à l’Union soviétique lors d’un discours au congrès du Parti conservateur.
Jeremy Hunt a accusé dimanche l’Union européenne de chercher à « punir » le Royaume-Uni pour avoir décidé de la quitter, établissant un parallèle avec l’Union soviétique qui tentait d’empêcher ses citoyens de partir.
L’UE est-elle une prison ?
Lors de son discours, Jeremy Hunt a évoqué une visite en Lettonie, devenue une « démocratie moderne, membre de l’Otan et de l’UE », après avoir pris son indépendance.
"If you turn the EU club into a prison, the desire to get out won't diminish it will grow" - Foreign Secretary Jeremy Hunt addresses EU leaders during party conference speechhttps://t.co/38WiYKjgPY #CPC18 pic.twitter.com/Fa9qitmk8V
— BBC Politics (@BBCPolitics) 30 septembre 2018
« Qu’est-il arrivé à la confiance et aux idéaux du rêve européen ? L’UE était destinée à protéger la liberté. C’était l’Union soviétique qui empêchait les gens de partir », a-t-il poursuivi.
Et de prévenir : « Si vous transformez le club européen en prison, le désir de s’enfuir ne diminuera pas mais grandira et nous ne serons pas le seul prisonnier à chercher à s’échapper ».
Indignation à l’Est
Ce à quoi l’ambassadrice de Lettonie à Londres a répliqué que « l’Union européenne avait apporté la prospérité, l’égalité, la croissance et le respect » à son pays tandis que les Soviétiques avaient « détruit les vies de trois générations », sur Twitter.
De son côté, le vice-ministre tchèque des Affaires étrangères Tomas Petricek a réagi en soulignant sur Twitter que « l’UE n’est vraiment pas l’Union soviétique ». « Nous prenons des décisions conjointes en Europe à Bruxelles alors que Moscou décidait pour nous, sans nous ».
La Commission l’invite à ouvrir un livre d’histoire
Peter Ricketts, secrétaire permanent du Foreign Office de 2006 à 2010, soit la fonction la plus élevée du ministère, a réagi en qualifiant ces propos de « bêtises indignes d’un ministre britannique des affaires étrangères », sur Twitter.
« Quel que soit votre avis sur le Brexit, c’est une erreur de jugement choquante pour le ministre britannique des Affaires étrangères de comparer l’Union européenne à l’Union soviétique », a renchéri sur le même réseau social son successeur de 2010 à 2015, Simon Fraser.
« Nous gagnerions tous – et en particulier les ministres des Affaires étrangères — à ouvrir un livre d’histoire de temps en temps », a réagi le porte-parole en chef de la Commission européenne, Margaritis Schinas, interrogé par la presse à Bruxelles lundi.
Hunt attaque Macron également
Jeremy Hunt, vu comme un possible successeur à la Première ministre Theresa May, a aussi fait référence dans son allocution à l’ex-Première ministre Margaret Thatcher, qui avait balayé d’un célèbre « non, non et non » des propositions du président de la Commission européenne Jacques Delors en 1990.
Dans une interview au Telegraph publiée lundi, il s’en prend au président français qui avait fustigé « ceux qui avaient promis monts et merveilles » lors de la campagne du référendum de 2016 sur le Brexit et les avait traité de « menteurs ».
« Si le président Macron pense que nous reviendrons en rampant, cherchant désespérément à retourner dans le club dans quelques années… c’est mal nous connaître », a déclaré Jeremy Hunt.
1 Commentaires
Maladiedupupulisme
En Octobre, 2018 (15:44 PM)Participer à la Discussion