Le Kgb bélarusse a menacé hier de faire fusiller ceux qui répondront à l'appel du principal candidat de l'opposition à la présidentielle, Alexandre Milinkevitch, à manifester dimanche soir après le scrutin pour provoquer une révolution sur le modèle de l'Ukraine voisine.
La manifestation dimanche de ceux qui "chercheront à déstabiliser la situation sera qualifiée de terrorisme (...) Cela tombe sous un article du code pénal qui prévoit jusqu'à 25 ans de prison, la réclusion à vie ou la peine de mort", a menacé le chef des services secrets bélarusses, Stepan Soukhorenko, lors d'une conférence de presse largement retransmise à la télévision, dans un signe supplémentaire de raidissement du régime.
Une menace que l'opposant Alexandre Milinkevitch prend au sérieux, la peine de mort, devant un peloton d'exécution, restant en vigueur au Bélarus, où plusieurs condamnations à la peine capitale sont prononcées chaque année.
De son côté la Commission européenne a dénoncé la vague "inacceptable" d'arrestations d'opposants politiques lors de la campagne électorale et menacé le régime d'Alexandre Loukachenko de sanctions supplémentaires de l'Ue.
Les mesures actuelles interdisent l'entrée dans l'Union à six hauts responsables bélarusses, soupçonnés d'implication dans la disparition d'opposants au régime et d'un journaliste, en 1999 et 2000, ou de fraudes lors du référendum d'octobre 2004. Alexandre Milinkevitch a assuré que le rassemblement de dimanche soir serait "uniquement une action pacifique" et a mis en garde le pouvoir contre tout recours à la force dont il portera l'entière responsabilité. "Nous souhaitons aux dirigeants du KGB de réussir dans leur lutte contre le terrorisme", a ironisé le candidat soutenu par l'Union européenne et les Etats-Unis. "Nous leur demandons seulement de ne pas confondre les terroristes et les citoyens paisibles qui protesteront de façon pacifique le 19 mars contre les fraudes, la peur et les humiliations", a-t-il expliqué.
Ces dernières semaines, le Kgb a redoublé d'efforts pour mettre en garde la population contre la préparation d'un coup d'Etat, ne reculant pas devant des procédés médiatiques dignes de l'époque soviétique. La télévision, entièrement contrôlée par le régime, montre de supposées mises à sac de bâtiments lors des révolutions en Ukraine en 2004 et en Géorgie en 2003. Et le chef du Kgb était déjà intervenu début mars à la télévision pour annoncer l'arrestation de quatre membres d'une Ong soutenue par le département d'Etat américain.
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