L’Autorité palestinienne ne touchera pas dans l’immédiat les fonds récoltés à son profit. La Ligue arabe, qui devait les lui transférer, lui a fait savoir qu’elle n’était pas en mesure de remplir sa mission, a indiqué un responsable palestinien.
«Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a appelé le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et l’a informé que la Ligue arabe n’était pas en mesure de transférer l’argent offert par des pays arabes», a déclaré, hier, Hanna Amireh, membre du comité exécutif de l’Olp.
«Cela est dû au refus des banques de transférer l’argent en raison des pressions américaines et internationales», a-t-il ajouté.
Les banques arabes et palestiniennes craignent en effet des sanctions américaines si elles transféraient des fonds à une Autorité palestinienne dont le gouvernement est dirigé par le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et L’Union européenne. La Ligue arabe a collecté 70 millions de dollars du Qatar et de l’Arabie saoudite au profit des Palestiniens, qui font face à une crise financière sans précédent depuis que l’Union européenne et les Etats-Unis ont suspendu leurs aides financières après l’entrée en fonction en mars du gouvernement Hamas.
Début mai, la Ligue arabe avait annoncé qu’elle examinait une proposition du gouvernement palestinien d’utiliser ces sommes pour payer directement les fonctionnaires palestiniens, qui n’ont pas reçu leurs salaires depuis mars, mais qu’elle se heurtait à des «difficultés techniques».
Selon Hanna Amireh, la Ligue arabe devrait à présent attendre la mise en place d’un mécanisme proposé par le Quartette international pour le Proche-Orient pour transférer cet argent.
Lors d’une réunion mardi à New York, les ministres des Affaires étrangères du Quartette - Etats-Unis, Union européenne, Russie et Onu - ont chargé l’Ue de créer un «mécanisme temporaire» pour acheminer directement une aide aux Palestiniens sans avoir à traiter avec le gouvernement Hamas.
ABBAS PUISE DANS UN FONDS POUR PAYER LA NOTE D’ESSENCe A ISRAEL
Par ailleurs, le Président palestinien Mahmoud Abbas a décidé jeudi de puiser dans un fonds d’investissement pour mettre un terme à la pénurie d’essence provoquée en Cisjordanie par la suspension des livraisons de carburant par la compagnie israélienne Dor Alon. Fournisseur exclusif d’essence et de gaz domestique des territoires palestiniens, Dor Alon a interrompu ses livraisons mardi en arguant de ses factures impayées, qui frisent les 100 millions de dollars. Mais elle avait laissé entendre qu’elle les reprendrait si l’Autorité palestinienne s’acquittait du quart de cette dette accumulée.
Or, selon Moudjahid Salameh, directeur général de l’Agence pétrolière palestinienne, Abbas a accepté d’adresser à Dor Alon une lettre s’engageant à payer près de 30 millions de dollars à partir du Fonds d’investissement pour la Palestine, un organisme doté d’un milliard de dollars dont il s’est assuré le contrôle à la suite de la victoire électorale du Hamas, en janvier dernier. Du coup, l’entreprise israélienne a annoncé qu’elle reprendrait ce vendredi ses livraisons, alors que les stations-service de Cisjordanie étaient à sec, hier, et que celles de Gaza étaient sur le point de l’être, l’Autorité palestinienne ne disposant pas de stocks.
Si elle s’était poursuivie, cette pénurie de carburant aurait aggravé la crise économique et sociale provoquée par le blocage israélien du produit des taxes et droits de douane perçus au nom de l’Autorité palestinienne et par le blocus financier des Occidentaux - autant de mesures visant à isoler le Hamas.
Les 165 000 fonctionnaires de l’Autorité palestinienne n’ont pas été payés en mars et en avril..
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