
La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a "exhorté" dimanche le Sénégal à "revoir sa décision" de renvoyer l'ex-président tchadien Hissène Habré dans son pays, prévenant que cette extradition pourrait constituer "une violation du droit international".
"J'exhorte le gouvernement du Sénégal à revoir sa décision", a expliqué Pillay dans un communiqué.
"En tant que partie à la Convention contre la torture, le Sénégal ne peut extrader une personne vers un État où il y a des motifs sérieux de croire qu'il serait en danger d'être soumis à la torture", a-t-elle rappelé.
"En tout état de cause, le Sénégal devrait obtenir des garanties d'un procès équitable par les autorités tchadiennes avant toute extradition", a-t-elle ajouté. Mais "dans les circonstances actuelles, dans lesquelles ces garanties ne sont pas encore en place, l'extradition de Hissène Habré pourrait constituer une violation du droit international", a insisté la chef des droits de l'homme de l'ONU.
En 2006, répondant à une demande de l'Union Africaine, le Sénégal avait accepté, "au nom de l'Afrique", de juger sur son territoire l'ancien président tchadien pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture commis pendant ses huit ans de règne (1982-1990).
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