Deux ans et demi après son voyage au Sénégal, lors de la primaire interne au PS, Ségolène Royal est de retour à Dakar. Officiellement, ce déplacement, commencé samedi, «s'inscrit dans le cadre de la coopération entre les régions Poitou-Charentes et Fatick». Mais lundi, la présidente de Poitou-Charentes a prononcé un discours sur «l'Afrique et l'Europe au XXIe siècle». Elle s'y présente comme une «fille d'Afrique». Royal est effectivement née au Sénégal, où elle a vécu deux ans.
Après avoir plaidé pour une meilleure répartition des richesses entre le Nord et le Sud à l'échelle mondiale, l'ancienne candidate a répondu au discours très controversé de Nicolas Sarkozy, qui, à Dakar, à l'été 2007, s'était interrogé sur «l'homme africain» et la modernité. «Quelqu'un est venu ici vous dire que “l'homme africain n'est pas entré dans l'histoire”. Pardon pour ces paroles humiliantes et qui n'auraient jamais dû être prononcées, et qui n'engagent pas la France, a-t-elle déclaré. Car vous aussi, vous avez fait l'histoire, vous l'avez faite bien avant la colonisation, vous l'avez faite pendant, et vous la faites depuis.»
«Pratiquer l'égalité vraie»
Pour Ségolène Royal, les relations entre la France et l'Afrique doivent évoluer. «Il est temps que nous pratiquions davantage entre nous l'égalité vraie, loin des paternalismes, des misérabilismes, des ostracismes, loin des doubles langages qui masquent mal les doubles jeux, a-t-elle poursuivi. La France doit honorer sa dette à l'égard de l'Afrique, et les Français doivent apprendre à l'école ce qu'ils ont reçu de l'Afrique.»
Après avoir demandé «pardon» aux Africains, leur avoir dit «merci pour le passé» et «s'il vous plaît pour l'avenir», Royal a souhaité la création d'une «commission Vérité du passé et avenir commun, qui aurait accès à toutes les archives civiles et militaires, qui accueillerait tous les témoignages et qui aurait pour mission de dire le vrai».
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