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SARKOZY SE DEFOULE SUR SES PAIRS DU SOMMET DU G 20 : Ces commentaires qui irritent la presse anglophone et agitent l’Espagne

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SARKOZY SE DEFOULE SUR SES PAIRS DU SOMMET DU G 20 : Ces commentaires qui irritent la presse anglophone et agitent l’Espagne

NETTALI.NET avec LIBERATION.FR - C’est au cours d’un déjeuner à l’Elysée présidé par Sarkozy avec les parlementaires français, toutes tendances confondues, que Nicolas Sarkozy s’est lancé dans des commentaires peu amènes sur ses pairs du G 20, étrillant Zapatero, évoquant l’inexpérience d’Obama, ou raillant Angela Merkel. Plutôt sympathique avec Berlusconi, le président français a versé dans une mégalomanie sans pareille, enchaînant des "je" infinis, comme pour dire qu’il a été en quelque sorte la "vedette" du sommet. Ses commentaires ont été diversement appréciés. S’ils ont globalement irrité la presse anglophone, ils n’ont pas eu le même effet en Espagne, où une certaine presse opposée à Zapatero, s’en est donné à coeur joie prolongeant la descente en règle de Sakozy contre Zapatero.

Rapportées par Libération, les petites phrases prononcées mercredi par Nicolas Sarkozy, lors d’un déjeuner avec des parlementaires, continuent de rebondir dans la presse étrangère. Les médias espagnols ne sont pas les seuls à relayer les propos du chef de l’Etat – évoquant le manque d’intelligence de José Luis Zapatero. Nicolas Sarkozy a aussi tapé sur José Manuel Barroso, le président de la commission européenne, qu’il a trouvé « totalement absent du G20 ». Les commentaires présidentiels sur Angela Merkel et les débuts de Barack Obama sur la scène internationale ont aussi fait tilter la presse anglophone.

La presse espagnole n’a pas été indifférente à ces commentaires servis sur Zapatero et une certaine presse a même semblé les partager. Les sites Internet des grands quotidiens espagnols titraient sur « Sarkozy : Zapatero peut-être pas très intelligent… » obligeant l’Elysée à jouer les pompiers pour éteindre la polémique avant la visite d’Etat de Nicolas Sarkozy en Espagne les 27 et 28 avril. Assailli de coups de fil des correspondants ibériques, le palais présidentiel a démenti de façon officieuse ces propos, hier encore confirmés à Libération par plusieurs convives. Trop tard.

« Indocumentado » pour dire "inculte". Ainsi, El Mundo, qui déteste cordialement Zapatero, s’en est-il donné à cœur joie en faisant ses gros titres. Un chroniqueur y souligne avec malice le parallélisme entre la formule de Sarkozy sur « Zétapé » et le fait que ce dernier est qualifié par les conservateurs de « indocumentado », ce qui veut dire qu’il n’est pas cultivé et pas très intelligent. ABC, le quotidien conservateur s’est appuyé sur les propos du président français pour se livrer à un réquisitoire contre Zapatero, « stupide, borné, sectaire, têtu, n’en faisant qu’à sa tête et divisant l’Espagne ».

Quant au Parti populaire (droite), il a eu une réaction en deux temps. « Sarkozy pourrait bien avoir raison », a lancé son leader, Mariano Rajoy. Puis, Gonzalez-Pons numéro 3 du parti, a quelque peu rectifié : « Dans le fond, je ne me réjouis pas que Sarkozy dise cela. Il n’a pas complètement tort, mais Zapatero est notre Président et, quoi qu’il arrive, s’il est attaqué de l’étranger, nous serons amené à le défendre. »

S’agissant d’Obama, selon les convives, Sarkozy avait jugé que le président américain « est un esprit subtil, très intelligent et très charismatique. Mais il est élu depuis deux mois et n’a jamais géré un ministère de sa vie. Il y a un certain nombre de choses sur lesquelles il n’a pas de position ». Compte rendu, version Sarkozy, de son échange avec Obama sur le sujet : « Je lui ai dit : "Je crois que tu n’as pas bien compris ce qu’on a fait sur le CO2. Tu as fait un discours, il va falloir des actes." Le pack énergie-climat que j’ai fait adopter sous la présidence française [de l’Union européenne, ndlr] prévoit en 2020 une baisse de 20 % des rejets de 1990. Nous, en Europe, il y a des sanctions contre les Etats et les entreprises. Lui, il s’engage seulement à revenir au niveau de 1990 et il n’y a pas de sanction. »

Une déclaration reprise par The Guardian, qui a interviewé le député (apparenté PCF) Jean-Pierre Brard, invité au fameux déjeuner. Le quotidien britannique rappelle au passage les habituelles « vantardises » du chef de l’Etat, son « hyperactivité ». Pour le coup, celui-ci s’est « surpassé », estime le quotidien : « Saisissant sa chance de se dépeindre en héros » anti-récession, « il s’est enfoncé par ses commentaires ».

Un « humour peu amène » avant même d’attaquer les petits fours qui, conclut The Guardian, ne va « pas faire remonter sa cote » auprès de Merkel, peu cliente du style sarkozyste. « Quand elle s’est rendue compte de l’état de ses banques et de son industrie automobile, elle n’a pas eu d’autre choix que de se rallier à ma position », avait fait remarquer Sarkozy à propos de la chancelière allemande, lors de la réception.

Pour le New York Times, qui moque la vision du « monde selon Sarko », ce dernier, connu pour « son amour de l’action », aime aussi « rabaisser » ses homologues « dans des réunions pas si privées que ça ».

The Times voit, de son côté, dans les tacles du « sniper » Sarkozy, la « fin soudaine de l’éphémère lune de miel entre la France et les Etats-Unis ». Ironisant sur les propos flatteurs du chef de l’Etat pour Silvio Berlusconi – « L’important dans la démocratie, c’est d’être réélu. Regardez Berlusconi, il a été réélu trois fois » –, le journal britannique ajoute : « Il semble avoir adopté le tact » de l’Italien, « son homologue préféré ». Idem pour le quotidien anglais The Daily Telegraph qui titre « Sarkozy insulte les chefs d’Etat lors d’un déjeuner » et rappelle que celui-ci est « peu connu pour sa délicatesse ».

Et contrairement à Dakar, Ségolène Royal s’est excusée auprès de Zapatero, non pas pour la France , mais bien pour Sarkozy, qui apprécie Silvio Berlusconi, et si on y regarde de plus près, lui ressemble aussi beaucoup.

Malgré sa réputation, visiblement sans frontières, quelle mouche a donc piqué le président de la République ? Certains titres croient avoir un début de réponse, qui se souviennent du courrier adressé par Obama à Jacques Chirac, le mois dernier. « Comme cela a dû être irritant pour Nicolas Sarkozy... » fait mine de compatir l’hebdomadaire américain Time.



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