Les cheminots sont en grève ce jeudi 3 mai, pour le septième épisode de leur mouvement, qui doit durer jusqu’à fin juin. Les syndicats se disent déterminés et veulent mettre la pression au gouvernement à quelques jours de leur rencontre avec le Premier ministre Édouard Philippe.
C’est le septième épisode de grève des cheminots, qui sont descendus dans la rue jeudi 3 mai pour mettre « sous pression » le gouvernement à quatre jours d’un rendez-vous avec Édouard Philippe à Matignon, pour débattre de la réforme ferroviaire.
Plusieurs centaines de cheminots étaient réunis jeudi après-midi à Paris pour montrer au Premier ministre qu’ils « ne faiblissent pas » : le gouvernement « est déterminé, mais nous aussi ».
Les fédérations CGT, Unsa, SUD, CFDT et FO ont appelé à des rassemblements devant l’École militaire à Paris et devant les préfectures en régions. Plusieurs centaines de manifestants -- cheminots, étudiants, enseignants, électriciens, gaziers, postiers… -- étaient présents au rendez-vous parisien, animé par des pétards, des fumigènes et de la musique.
« Maintenir la pression sur le gouvernement »
Parmi eux, Frédéric Pavé, un syndiqué CGT travaillant sur les voies à Corbeil-Essonnes. « On est là pour maintenir la pression sur le gouvernement, pour avoir de vraies négociations, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui malgré notre plateforme revendicatrice unitaire ».
« C’est le Premier ministre qui est le seul à pouvoir prendre des décisions. Il est déterminé mais nous aussi », dit-il. « Une réforme comme celle-là ne peut pas se faire en mettant les acteurs majeurs de côté ».
Par ce rassemblement, « on montre qu’on est toujours mobilisés », appuie Gérald Galliano, adhérent CFDT œuvrant à la production des trains. « On marque le coup, on y croit », désormais « la balle est dans le camp du Premier ministre ».
Cagnotte de soutien aux grévistes
Les deux cheminots disent perdre respectivement 71 et 90 euros par jour de grève. Un faux chèque d’un million d’euros a été remis symboliquement aux fédérations de cheminots par Jean-Marc Salmon, sociologue à l’origine de la cagnotte de soutien lancée par une trentaine d’artistes et intellectuels.
« Votre grève soulève de grands espoirs dans le pays », a-t-il assuré au micro face aux manifestants qui l’ont applaudi. La cagnotte, dont le montant avoisinait les 975 000 euros jeudi, a été « prolongée jusqu’au 7 juin », a-t-il précisé.
« Non, les cheminots ne faiblissent pas »
Les responsables syndicaux ont ensuite pris la parole pour dire, à l’instar de Laurent Brun (CGT-Cheminots), que « non, les cheminots ne faiblissent pas », qu’ils « ne lâcheront rien et sont déterminés ».
« La méthode du gouvernement aujourd’hui n’est pas celle de la CFDT […] On est dans l’unité d’action » et « on appelle à la poursuite » du mouvement, a déclaré Didier Aubert (CFDT-Cheminots).
Pourtant, 18,15 % des agents SNCF étaient en grève jeudi matin, contre 17,87 % le 24 avril (précédente journée de grève en semaine), selon les chiffres de la direction.
Les conducteurs et aiguilleurs, en grève à 56,7 % et 24,74 % respectivement, sont cependant moins mobilisés qu’à cette date. La mobilisation des contrôleurs est stable, à 53,1 %.
Même s’il y a « des hauts et des bas », la grève est « installée » et « se maintient à un haut niveau », a commenté jeudi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
Principes non négociables pour Philippe
Le trafic reste perturbé avec un TGV et un Transilien sur deux, un Intercité sur trois, deux TER sur cinq. En Ile-de-France, seule la moitié des trains sont prévus sur les très fréquentés RER A et B.
Édouard Philippe, accueilli jeudi à Bourges par une petite trentaine de militants CGT et quelques huées, a répété mercredi qu’il y avait « trois principes non négociables : l’ouverture à la concurrence, la fin du recrutement au statut, la réorganisation de l’entreprise ».
Or, c’est précisément sur ces thèmes que les cheminots souhaitent un geste.
Avec les syndicats du rail et leurs confédérations, le Premier ministre entend « discuter » de la convention collective du ferroviaire, du projet d’entreprise de la SNCF et de la dette de SNCF Réseau, dont l’État s’est engagé à reprendre une partie « substantielle ».
1 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2018 (22:05 PM)Participer à la Discussion