Avant l’ancien président de l’Assemblée nationale, d’autres détenus avaient humé l’air du dehors. Cinq autres - de « gros poissons » - encore ont été relaxés hier. A ce rythme, il restera très peu de « comploteurs » derrière les barreaux.
Banjul - Sheriff Mustapha Dibba, l’ex-président de l’Assemblée nationale gambienne destitué pour sa participation supposée dans une tentative de coup d’Etat, a nié toute implication hier à l’issue d’une rencontre avec le président Yahya Jammeh, a rapporté la radio nationale. « Je n’ai jamais soutenu de coup d’Etat et c’est pour cette raison que j’étais favorable à la décision de l’Assemblée de condamner le coup » que Banjul a annoncé avoir déjoué le 21 mars, a déclaré à la radio M. Dibba, destitué le 13 avril.
M. Dibba, qui a été arrêté le 6 avril puis libéré 10 jours plus tard sans inculpation, a tenu à renouveler son « soutien et sa loyauté envers le président et le gouvernement », ajoutant que son « désir avait toujours été de voir la Gambie aller de l’avant », a encore rapporté Radio Gambie. Sheriff Mustapha Dibba a également estimé que « le coup d’Etat avorté aurait ramené la Gambie loin en arrière ». Yahya Jammeh a pour sa part indiqué qu’il n’avait rien contre M. Dibba, selon la même source. « Je ne suis pas contre lui. Quand je l’ai nommé, je savais que M. Dibba était de l’opposition, mais je l’ai nommé parce que le pays appartient a tous les Gambiens », a-t-il simplement déclaré à la radio.
Par ailleurs, cinq personnes arrêtées après la tentative de coup d’Etat ont été libérées jeudi de la prison centrale de Banjul, a appris hier l’Afp de sources policières. Parmi elles figurent Abdoulie Conteh, l’ex-maire de Kanifing (10 km sud-est de Banjul), et Momodou Cham, un ancien dignitaire du Parti pour le progrès du peuple (Ppp, ex-parti au pouvoir), selon ces sources. Ramzia Diab, un ancien député, Raif Diab, un homme d’affaires et Musa Dibba, l’ex-directeur financier des Services généraux de renseignements (Nia) sont également sortis de prison sans qu’aucune explication officielle n’ait été donnée sur les raisons de leur libération. Ces cinq personnalités, arrêtées le 27 mars, faisaient partie des 39 personnes incarcérées entre le 22 et le 27 mars pour avoir pris part à un complot visant à renverser le régime du président gambien Yahya Jammeh. Ces libérations font suite à celles de 21 autres personnes élargies ces derniers jours.
Il ne resterait, selon un décompte établi par l’Afp, que huit personnes incarcérées dans le cadre de cette affaire, puisque cinq détenus se sont également évadés le 4 avril lors d’un transfèrement..
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