Thione Niang épate. Il a tout juste 30 ans. Son histoire est celle d’un train à grande vitesse. Un Tgv dernière génération. Thione Niang débarque à New York en l’an 2000 avec 20 dollars américains en poche. En 2005 il entre en politique. Aussitôt il devient directeur de campagne pour le candidat au conseil municipal de son quartier dans l’une de grandes villes des Etats-Unis, Cleveland dans l’Etat de Ohio ; avant de devenir le directeur adjoint de campagne du candidat à la mairie de la même ville. Aujourd’hui il est au cœur de la campagne de Barack Obama.
Thione Niang occupe le poste de président du Mouvement national des étudiants démocrates (Young Democrats for America College Caucuses YDACC), le bras armé du parti qui ambitionne d’élire le premier noir à la magistrature suprême des Etats-Unis d’Amérique.
Ce mouvement est l’une des forces stratégiques du dispositf électoral de Barack Obama. Il est composé de plus 150 milles branches dans 47 états et territoires de l’Union, comptant des millions de membres. Si l’on suit bien l’histoire de la campagne d’Obama on se rend compte que sa candidature a été lancée de manière fulgurante à partir des campus universitaires. S’appuyant sur les outils des Technologies de l’Information et de la Communication, (Ntic) le candidat démocrate a mobilisé des millions de jeunes Internautes encadrés par le mouvement YDACC que dirige Thione Niang un garçon de 30 ans né à Kaolack au Sénégal.
Si Obama a des chances de gagner le scrutin du 4 nombre prochain, il passera peut-être par une victoire dans l’Etat d’Ohio ou Niang dirige en même temps, la branche locale de la structure du conté le plus peuple, Cuyahoga, qui comprend entre autres la ville de Cleveland où réside Thione et où est basée sa compagnie de Consultance politique. Cet Etat du Midwest est le champ de bataille par excellence pour ces élections. On se rappelle que ce sont les ultras conservateurs, sortis par des centaines milliers en Ohio en 2004, qui ont assuré la victoire de George Bush face à John Kerry et du coup ont fait basculer la compétition.
Il n’est pas surprenant donc que Thione Niang et ses copains étudiants consacrent de grands efforts physiques et financiers pour mobiliser les jeunes en faveur de leur porte étendard. Niang explique qu’il dirige une armée de jeunes volontaires « qui font du porte à porte pour emmener leur classe d’âge non seulement à s’inscrire sur les listes électorales mais surtout à aller voter le jour-ci. »
Si l’on en croit le natif de Médina Kaolack, ce travail est grandement facilité par l’attrait que la nouvelle étoile de la politique américaine exerce sur la jeunesse. « Avec la candidature du Sénateur Obama, les jeunes qui ne s’intéressaient pas particulièrement à la politique, se sont mobilisés par millions, je dirais même par millions en ce moment. » Le jeune prodige sénégalais est aujourd’hui un pion important dans le dispositif d’Obama, son implication au niveau national date de cette campagne électorale. Il déjà travaillé avec le fameux sénateur Ted Kennedy sur la qui régit les taux d’intérêts appliqués prêts aux étudiants pour financer leurs études .
« La proposition adoptée par Congrès a été victime du véto du Président George Bush. » Il a également travaillé avec beaucoup d’autres leaders de son parti dont John Edward et Bill Clinton. Que signifierait pour l’Afrique selon Thione Niang, une Administration Obama ? Il pense qu’un Président Obama prendrait l’Afrique comme une de ses premières priorités. Par exemple, il estime que le gouvernement Bush est loin d’avoir fait tout ce qu’il pouvait pour arrêter le génocide au Darfour au Soudan.
Une Administration Obama ne tolérerait pas une telle situation. Un autre dossier qui mobiliserait l’attention du candidat noir serait la lutte contre la pauvreté. Et pour nous convaincre que son favori prendrait ses responsabilités dans le domaine de l’aide au continent, il renvoie au site Internet de la campagne pour voir que la préoccupation est solide dans la tête de Barack Obama.
Les politiciens sénégalais tentés de recruter ce jeune leader bien intégré dans le gratin de la politique au pays de l’Oncle Sam, repasseront cependant. L’homme n’a pas en effet grande ambition personnelle de faire de la politique au niveau de son pays. « Non, non, je n’ai aucune ambition de faire la politique au Sénégal. C’est vrai que je suis Sénégalais est fier de l’être », indique-t-il à ce sujet. Avant de poursuivre, « mon propre père était un conseiller municipal dans notre ville de Kaolack. Il faisait tout pour aider les gens. Moi aussi je fais tout ce que je peux pour aider mon pays mais autrement que par la politique.
Dés que j’ai commencé à enseigner le Français ici, j’ai organisé plusieurs voyages au Sénégal avec mes étudiants. J’ai modestement offert du matériel informatique à mon ancien lycée Blaise Diagne et autres actes de cette nature. Je continuerais à apporter ma modeste contribution, mais pas dans le champ politique. Je suis déjà très impliqué aux Etats-Unis, un pays qui m’a offert beaucoup d’opportunités. »
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