Deux grenades ont été larguées depuis un hélicoptère de la police scientifique sur le bâtiment de la Cour suprême du Venezuela, à Caracas, dans ce que le président contesté Nicolas Maduro a qualifié d'acte "terroriste" et de "tentative de coup" d'Etat. Le président vénézuelien socialiste, au cœur d'une gronde populaire qui dure depuis le premier avril dernier, indique qu'une des grenades n'a pas explosé. Il s'exprimait lors d'une cérémonie de remise de prix à des journalistes, au palais Miraflores, sa résidence officielle. Un plan de défense aérienne de l'armée a été déployé pour pourchasser l'hélicoptère, qui a également survolé le Ministère de l'Intérieur, a-t-il ajouté.
Les responsables de cette "attaque terroriste envers nos institutions" seront attrapés rapidement, a-t-il promis, demandant à l'opposition de condamner l'évènement, qui n'a pas fait de blessé. Selon le président, un pilote a détourné l'hélicoptère. Toujours selon lui, l'homme est lié à l'ancien ministre de l'Intérieur Miguel Rodriguez Torres, accusé par Maduro de faire partie d'un complot soutenu par la CIA, dans le but de le renverser. "Comment appelez-vous le vol d'un hélicoptère d'une institution de l'Etat vénézuelien, qui lance ensuite des grenades?", a fulminé Maduro.
"Est-ce que c'est de la politique? C'est du terrorisme". Une réception était tenue à la Cour suprême, affirme la présidence. Le ministre de la Communication, Ernesto Villegas, a affirmé de son côté que le pilote de l'hélicoptère était "un individu qui s'est levé en armes contre la République". Sur les réseaux sociaux circulaient des photos montrant un hélicoptère survolant Caracas et affichant une banderole sur laquelle était écrit "350 Libertad", en référence à l'article de la constitution autorisant la déchéance de gouvernements hostiles aux garanties démocratiques.
Sur les photos, on peut distinguer deux pilotes dans l'hélicoptère, l'un le visage recouvert d'une capuche et l'autre à visage découvert. La presse locale a diffusé une vidéo montrant un homme qui se présente comme un enquêteur de la police scientifique et que la presse considère comme l'un des hommes à bord de l'hélicoptère. Il y déclare combattre "contre la tyrannie". "Nous vous demandons de nous accompagner dans ce combat et de sortir dans la rue (...) Notre mission est de vivre au service du peuple", dit encore l'homme dans la vidéo.
La Cour suprême (TSJ) est accusée par l'opposition de servir les intérêts du président. Elle avait autorisé mardi dernier l'ouverture de poursuites visant la procureure générale de la Nation, Luisa Ortega, devenue très critique vis-à-vis du clan chaviste auquel elle était censée appartenir. Elle a récemment multiplié les interventions pour tenter de contrer le projet d'assemblée constituante de Nicolas Maduro, qui souhaite réformer la Constitution et est accusé par ses opposants de vouloir se maintenir au pouvoir via cette manœuvre.
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