Un campement où se rassemblaient depuis un an des centaines de consommateurs de crack dans le nord-est de Paris était en cours de démantèlement mercredi matin par la police, avec l'objectif affiché d'empêcher sa reconstitution ailleurs dans la capitale française.
"Sur mon instruction, le préfet de police procède au démantèlement définitif du ‘campement du crack’ du square Forceval. 1.000 policiers seront déployés afin que ce campement ne se reconstitue pas ailleurs", a tweeté le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, au moment où les forces de l'ordre entraient dans le camp, comme l'a constaté une journaliste de l'AFP.
Les consommateurs de crack ont été déplacés depuis deux ans à plusieurs reprises au gré de la colère des riverains. Il y a un an, ils ont été dirigés vers le square Forceval, aux confins de Paris. Un mur, vite baptisé le "mur de la honte", y a même été érigé. La désintoxication de ces consommateurs est extrêmement difficile compte tenu du caractère très addictif du crack, un dérivé fumable de la cocaïne, baptisé "drogue du pauvre" en raison de son coût (10 euros la dose).
Opération “inédite”
Le ministère de l'Intérieur a souligné que cette opération était "inédite" alors que "le phénomène du crack touche le nord-est parisien depuis plusieurs dizaines d'années". "Les personnes recherchées seront interpellées, tout comme les étrangers en situation irrégulière qui seront placés en CRA (Centre de rétention administrative, ndlr) en vue de leur expulsion", a précisé le ministère. "Les autres occupants seront orientés vers des dispositifs d'hébergement avec accompagnement médico-social ou dans des unités de soins".
Sécurité menacée
L'arrivée des consommateurs de crack au square Forceval il y a un an a fortement perturbé la sécurité des quartiers alentour, provoquant manifestations et recours en justice pour exiger l'évacuation du campement. Les habitants n'ont eu de cesse de se plaindre des agressions, vols et autres nuisances engendrés par leur présence. D'après les acteurs associatifs, entre 300 et 400 personnes la journée et 150 la nuit, dont 35 à 40% de femmes, étaient présents dans ce square. Les dealers y vendaient les cailloux (doses de crack) à la vue de tous.
Sur mon instruction, le @prefpolice procède au démantèlement définitif ce matin du «campement du crack» du square Forceval à Paris. 1000 policiers seront déployés afin que ce campement ne se reconstitue pas ailleurs. Un moment important pour l’ordre public rétabli à Paris.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) October 5, 2022
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