
Un tribunal de Boston a condamné mercredi une mère ayant fui avec ses enfants en Egypte en 2009 à verser 40 millions de dollars de dommages et intérêts à son ex-époux américain qui en avait la garde légale. Le père, Colin Bower, a souffert sur le plan émotionnel, physique et financier, a estimé le tribunal.
"Le tribunal est dans la position impossible de devoir fixer une valeur en dollars sur quelque chose qui est inestimable", la perte de ses enfants par le parent gardien, a souligné le juge fédéral Richard Stearns qui a signé la décision. Mirvat El-Nady, qui est Egyptienne, et Colin Bower s'étaient rencontrés et mariés au Caire en 1998. Ils avaient ensuite déménagé à Londres, où étaient nés leurs deux fils Noor et Ramsay.
La famille était revenue s'installer dans le Massachusetts en 2005, mais le couple avait divorcé en décembre 2008. Bower avait obtenu peu après la garde légale des enfants, son ex-épouse étant autorisée à les prendre régulièrement, mais avec l'interdiction de quitter le Massachusetts. Le 11 août 2009, la mère qui avait récupéré ses fils pour plusieurs jours est partie avec eux à l'aéroport JFK à New York, et a acheté trois billets aller simple pour le Caire. Ils avaient à l'époque 8 et 6 ans.
Selon la page Facebook mise en place par le mari intitulée "aidez-nous à ramener Noor et Ramsay à la maison", elle aurait obtenu des passeports égyptiens pour leurs fils sous de faux noms. Mirvat El-Nady a été condamnée en 2012 à Boston pour enlèvement. Un tribunal égyptien a de son côté accordé la garde des enfants à la mère, avec droit de visite au père. Mais selon le texte de la décision de justice rendue publique mercredi à Boston, Colin Bower n'a pu les voir que trois fois, alors qu'il s'est rendu une douzaine de fois en Egypte, la mère refusant l'accès aux enfants.
Les trois fois qu'il les a vus, il les a trouvés en mauvaise santé, précise le jugement. "Il s'inquiète aussi qu'ils soient endoctrinés dans un courant radical islamique (...) et qu'on les remonte contre les Etats-Unis et les valeurs occidentales", ajoute le jugement. Le juge est sans illusion sur les chances du père de revoir ses enfants rapidement. "Vu le conflit actuel en Egypte et l'influence diplomatique diminuée des Etats-Unis", la séparation risque de durer, écrit-il, estimant même que l'affaire pourrait durer "jusqu'à la majorité des enfants".
0 Commentaires
Participer à la Discussion