Rabat, (Maroc)- Le roi du Maroc Mohammed VI a exprimé hier sa volonté de tourner la page du douloureux passé des "années de plomb", mais les organisations des droits de l’Homme marocaines ont regretté l’absence d’excuses publiques.
Le souverain a évité de présenter des excuses aux victimes des violations des droits de l’homme commises lors du règne de son père Hassan II, mais a ordonné la mise en œuvre de toutes les recommandations de l’Instance équité et réconciliation (Ier) qu’il avait créé fin 2003. De source proche de cette institution, c’est le Premier ministre Driss Jettou qui sera chargé de présenter les excuses de l’Etat. Reste à savoir quand et de quelle manière.
Dans son discours, Mohammed VI a demandé l’application des recommandations de l’Ier "pour donner une illustration concrète de (son) ferme attachement à la consolidation de la vérité, de l’équité et de la réconciliation".
"Je suis convaincu que cette réconciliation sincère (...) ne signifie pas l’oubli du passé car l’histoire ne peut être oubliée", a-t-il souligné.
"Il s’agit d’un pardon collectif qui constitue l’un des piliers de la réforme institutionnelle, une réforme profonde susceptible d’aider notre pays à s’affranchir des défaillances du passé concernant les droits politiques et civiques", a-t-il encore dit.
L’IER a instruit plus de 16.000 dossiers de victimes des atteintes aux droits de l’Homme entre 1960 et 1999, parmi lesquels près de 9.000 bénéficieront d’une indemnisation. Elle a également élucidé les cas de 593 cas de disparus.
L’Ier est une première dans le monde arabe où jamais jusqu’à présent un régime n’a initié la création d’une commission chargée d’examiner les exactions commises par l’Etat et donner publiquement la parole aux victimes.
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