PARIS (AFP) — Le président sénégalais Abdoulaye Wade estime que son homologue zimbabwéen Robert Mugabe doit quitter le pouvoir, mais juge qu'il faut "lui aménager une porte de sortie" et lui garantir une immunité dans son pays, dans un entretien au quotidien français La Croix à paraître vendredi.
"J'ai soutenu dans le passé le président Mugabe. Mais je ne suis pas loin de croire aujourd'hui qu'il constitue le problème du Zimbabwe. Personnellement, je pense qu'il faudrait qu'il parte", a déclaré M. Wade.
"Si je retourne au Zimbabwe, ce sera pour conseiller fortement à Robert Mugabe de partir", a-t-il ajouté.
"J'ai cru qu'il allait accepter de faire des concessions, accepter une transition douce, mais il refuse. Alors que l'opposant Morgan Tsvangirai, qui est un homme modéré, a fait d'importantes concessions", a encore commenté M. Wade.
Toutefois, a souligné le président sénégalais, Robert Mugabe est "une figure historique" et "ne mérite pas d'être jeté par la fenêtre".
"Il faut lui aménager une porte de sortie et lui garantir qu'il ne sera pas poursuivi dans son pays. Beaucoup de chefs d'État ont refusé de partir par crainte de poursuites judiciaires", a encore dit Abdoulaye Wade.
Le président Wade est intervenu à plusieurs reprises dans le dossier zimbabwéen, se prononçant notamment contre des sanctions visant le régime d'Harare et en faveur d'un partage du pouvoir.
Le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la France, le Canada, et l'Australie ont demandé à M. Mugabe de quitter la présidence, alors que son pays traverse une grave crise politique depuis les élections générales de mars et connaît une hyperinflation inouïe de 231 millions pour cent ainsi qu'une crise humanitaire sans précédent qui affecte aussi les pays voisins.
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