Le procès des 33 pêcheurs de Cayar et de Mboro a finalement été jugé en audience spéciale, après deux renvois, ce vendredi 5 mai 2023, devant le tribunal de grande instance de Thiès, en flagrant délit. Les mis en cause ont tous répondu aux différentes interpellations, après avoir été entendus.
Dans son réquisitoire, le procureur de la République, qui est revenu sur les faits, a plaidé «l’apaisement dans les deux camps» et demandé l’application de la loi. Les avocats de la défense ont abondé dans le même sens, en demandant au juge d’«appliquer la loi sans état d’âme».
Maitre Oumar Faty trouve «tout à fait normal que le procureur demande au tribunal de juger chacun en fonction de son degré de responsabilité».
Délibéré est attendu pour le mercredi 10 mai prochain.
Le vendredi 14 avril dernier, le jugement de ce dossier avait, compte tenu du nombre pléthorique des prévenus et de la situation critique de certains blessés qui étaient en observation à l’hôpital, été programmé pour le mardi 2 mai, en audience spéciale. Mais l'affaire a été, une seconde fois, renvoyée pour être jugée en audience spéciale aujourd’hui.
Ces pêcheurs ont été arrêtés suite aux violents affrontements du 2 avril 2023, ayant opposé en mer des membres de la communauté des pêcheurs de la Grande Côte. Une bataille rangée qui avait fait un mort et plusieurs blessés. Les pêcheurs de Cayar sont poursuivis pour «participation à une manifestation non autorisée et destruction de biens appartenant à autrui» ; ceux de Mboro, eux, doivent répondre des délits de «coups et blessures volontaires et destruction de biens appartenant à autrui».
Le procureur de la République du tribunal de grande instance de Thiès, Cheikh Dieng, dans un communiqué, avait remarqué que «ces événements, avec leur extension sur le continent à Mboro, puis à Cayar, ont occasionné des violences physiques graves sur des personnes, ainsi que des dégradations de biens dans ces localités». Et que «des investigations exhaustives ont été immédiatement menées et ont conduit à l’interpellation d’une vingtaine de mis en cause à Cayar et plus d’une dizaine à Mboro».
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