Cela fait maintenant un an que les Chambres africaines extraordinaires ont été mises en place à Dakar, au Sénégal. Ce tribunal spécial est chargé de juger l’ancien président tchadien Hissène Habré, poursuivi pour de nombreux crimes commis lorsqu’il était au pouvoir de 1982 à 1990. C'est une année faste qui s’est achevée. À peine créées, les Chambres africaines extraordinaires, établies dans un quartier résidentiel de Dakar, ont rapidement démarré leurs activités.
Début juillet, Hissène Habré est placé sous mandat de dépôt pour trois chefs d’inculpation : crime de guerre, crime contre l’humanité et actes de torture. En attendant son procès, l’ancien président tchadien est incarcéré dans une cellule aménagée au sein de l’ancien palais de justice du Cap Manuel, rénové pour l’occasion. Cinq autres personnes, parmi lesquelles deux anciens directeurs de la DDS, la police politique de Habré, ont été inculpées. Dans le même temps, le juge d’instruction mène son enquête sur le terrain.
Deux commissions rogatoires internationales lui ont permis de se rendre au Tchad à deux reprises. En août d’abord, pour mener une série d’auditions de victimes et délocaliser les archives de la DDS. Puis en décembre, pour visiter d’anciens lieux de détentions, des présumés charniers et recueillir au total 34 témoignages. Une troisième commission rogatoire internationale est prévue en mars. Le juge d’instruction se rendra dans le centre et l’est du Tchad pour poursuivre ses enquêtes En un an, 1 894 victimes se sont constituées parties civiles contre Hissène Habré. De son côté, Habré adopte la stratégie du silence. Lors de ses auditions face au juge, l’ancien président tchadien reste muet, car il estime être l’objet d’une procédure inéquitable. Ses avocats dénoncent une procédure à charge et ont déposé un recours auprès de la Cour suprême afin de suspendre les poursuites contre leur client.
2 Commentaires
Xeme
En Février, 2014 (10:43 AM)Faste
En Février, 2014 (16:22 PM)Participer à la Discussion