Le procès de Me Abdoulaye Youssou Diagne tant attendu par les victimes de la société immobilière “Agir Immo” qu’il dirigeait a débuté ce jeudi 23 juin 2016 devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. D'emblée, Me Demba Ciré Bathily, l’avocat de l’ancien greffier en chef, a soulevé des exceptions pour réclamer la nullité de la procédure.
L’avocat a d'abord soulevé l’incompétence de la juridiction des flagrants délits à juger cette affaire d’escroquerie dont les faits ont, selon lui, eu lieu en 2008. Le flagrant délit ne peut être suivi de procès-verbaux qui datent de 2013 pour des faits qui ont lieu en 2008», a déclaré Me Bathily devant le juge. Pour lui, ce procès est un montage. “Par conséquent, on ne peut actionner l’action publique. On ne peut pas faire un détournement de procédure. Il y a une violation flagrante des droits de la défense”, note l'avocat qui estime que le tribunal est incompétent pour juger son client.
«Nous ne sommes pas là pour gérer des états d’âme. La procédure n’est pas bonne. Le procès n’est pas un théâtre public. Les personnes inscrites dans cette liste n’ont déposé de plaintes ni à la police, ni à la gendarmerie. Donc ce dossier est radicalement irrecevable», a-t-il déclaré, demandant l'annulation des procès-verbaux versés dans le dossier.
Le parquet rejette les exceptions
Le parquet a dégagé en touche les exceptions de nullité soulevées. Le maître des poursuites soutient que sa saisine est régulière et les procès-verbaux d’enquête préliminaire n'ont aucune anomalie. Le parquetier en veut pour preuve le fait que «le mis en cause a tenté de trouver un arrangement”. “En tout état de cause, nous sommes en matière de flagrant de délit. Les critères de la flagrance sont réunis. Les deux Pv montrent que les droits de la défense ont été respectés. On ne peut pas parler d’incompétence du tribunal», a confié le procureur qui parle de «l’incongruité de cette exception» soulevée.
«Le parquet est le maitre des poursuites. Nous avons considéré que nous sommes en matière de flagrant délit. Il est vrai que des juges d’instruction ont été saisis pour des faits d’escroquerie, mais il ne s’agit en aucune façon de faits similaires. Il y a autant d’escroquerie que de victimes dans ce dossier. Nous avions décidé de présenter deux Pv sur la base desquels 32 parties civiles ont été entendues”, a ajouté le procureur.
Les victimes réclament justice
A la suite de son confrère Me Ousmane Thiam, conseil du collectif des victimes de la société “Agir Immo”, Me Assane Dioma Ndiaye a, lui aussi, soutenu qu'«il y a des prérogatives qui relèvent du ministère public”. “Le juge ne peut pas, a priori, dire que les faits relèvent ou pas du flagrant délit. On est à l’étape des exceptions. On est en train de vous faire croire qu’il s’agit d’une seule affaire. Or, chaque victime a un dossier pendant. Ce sont des plaintes individuelles. Il est possible qu’il y ait milles plaintes. Il n’y a aucune procédure pendante. Il n’y a aucun jugement qui a été rendu par rapport aux victimes qui se manifestent présentement. Aucun tribunal n’a connu une constitution de partie civile déclarée recevable par un tribunal. Jusqu’en 2014, il nous fait des propositions. Vers 2014/2015, on s’est rendu compte de l’incapacité de Me Diagne à donner des terrains. On cherche à entraver la marche de la justice. Aujourd’hui tout le monde a intérêt à ce que cette affaire soit jugée», a déclaré Me Ndiaye.
Le tribunal, après avoir écouté les arguments de toutes les parties, a mis les exceptions soulevées en délibéré. Il se prononcera le 14 juillet prochain.
7 Commentaires
Senegalo
En Juin, 2016 (19:03 PM)Anonyme
En Juin, 2016 (19:17 PM)Me DIAW =DIAGNE
Le juge sait que les victimes ne réclament que leur argent ou leur terrain
Le 14 juillet c demain
Patience ak dal chers camarades
Docteur
En Juillet, 2016 (14:07 PM)Docteur
En Juillet, 2016 (14:07 PM)Docteur
En Juillet, 2016 (14:07 PM)Docteur
En Juillet, 2016 (14:07 PM)Docteur
En Juillet, 2016 (14:07 PM)Participer à la Discussion