
Avec la ministre de la Justice Garde des Sceaux, on ne s’ennuie pas. La preuve ce face-à face ce dimanche entre Aminata Touré et Mamoudou Ibra Kane. Dans le Grand Jury de la RFM, Mimi Touré pour les intimes a procédé à un grand round, up de tous les grands dossiers sur lesquels son département travaille présentement.
Dans le jargon journaliste, on aurait dit que madame Aminata Touré a effectué une rétrospective des grands dossiers de l’année dans le département de la Justice. De la Cour de répression de l’enrichissement illicite aux relations avec la Gambie, en passant par la réforme de la justice, les affaires Cheikh Béthio, Luc Nicolaï, Barthélémy Dias, tout y est passé. Certes sur certains points, Aminata Touré a préféré dans la langue de bois en se réfugiant derrière le principe d’une «affaire pendante en justice».
Selon la Garde des Sceaux, la procédure de la répression de l’enrichissement illicite est déjà enclenchée et rien n’y personne ne pourra y faire obstacle. Dès lors elle tient à préciser que «l’immunité dont jouit le président Wade s’arrête à lui et ne concerne personne ni dans sa famille ni dans son parti». Quid alors de l’audition prochaine de l’ancien ministre d’Etat et actuel coordonnateur du PDS, Omar Sarr qui fut d’ailleurs son ex-époux, Aminata Touré affirme dans une posture comme la sienne, elle a «obligation de dépassement, aussi douloureuse qu’elle soit».
Interpellée sur l’histoire du Jet privé de Karim Wade, dont certaines informations ont fait état d’une absence de preuves conséquentes, Mimi Touré précise que «l’affaire n’est pas classée et (que) les investigations sont encore en cours». Toutefois, en dépit de tout ce que l’opposition dit sur cette question, elle n’a «aucune gêne». Car, poursuit-elle, «si cette opposition avait des éléments contre Macky Sall, il y a longtemps qu’elle les aurait sortis».
INTERNATIONALISATION DE LA REPRESSION
La procédure de l’enrichissement illicite étant complexe, la Garde des Sceaux a réaffirmé pour le confirmer la volonté de l’Etat de solliciter le concours des puissances occidentales telles que la France et les Etats unis. «Les Américains vont prêter main forte suite à notre demande d’aide judiciaire dans le tracking des biens», affirme-t-elle. Sur un air de mise en garde, elle avertit les tenants du régime actuel que «la procédure actuellement en cours s’adresse aussi à eux, dans leur gestion». Selon elle, c’est une nécessité impérieuse d’autant plus qu’il faut «une probité car la corruption massive depuis 50 ans, à retarder notre décollage économique».
AFFAIRE BETHIO THIOUNE
Le transfèrement de Cheikh Béthio Thioune de la Maison d’arrêt et de correction de Thiès à celle de Rebeuss, réponde de l’avis de la Garde des Sceaux à «une volonté de préserver la sécurité de la maison carcérale compte tenu du volume d’affluence de visiteurs». Par ailleurs, Mimi Touré précise que les autorités ne sont animées que par le souci d’une «bonne administration de la Justice». Toutefois, souligne Mimi Touré, «tous les droits du détenu Béthio Thioune en tant que citoyen sont respectés».
LUC NICOLAI
Malgré les informations faisant état d’un parfum de corruption dans le dossier Luc Nicolaï – Bertrand Touly, la ministre de la Justice est péremptoire. «Il n’y a aucune corruption». Seulement note-t-elle, «c’est une procédure particulière qui aurait pu être mieux traitée».
NDIAGA DIOUF
Dans cette affaire où le député Barthélémy Dias est un des acteurs essentiels pour ne dire le principal acteur compte tenu des lourdes présomptions qui pèsent sur lui quant à la mort du jeune Ndiaga Diouf, Aminata Touré appelle à la sérénité en demandant aux citoyens de «faire confiance aux juges », qui selon elle, sont «les seuls capables d’établir la vérité et de dire le droit».
REFORME DE LA JUSTICE
Le dernier communiqué du Conseil des ministres a annoncé la création de tribunaux de grande instance de tribunaux d’instance à la place des tribunaux départementaux et régionaux. Pour Aminata Touré, « cela permettra de rapprocher la justice du justiciable, de déconnecter la distribution des tribunaux de la carte administrative», l’autre grand chantier est selon elle, l’informatisation du service de la justice afin de pouvoir l’accélérer et la rendre plus efficiente.
Par rapport au conseil supérieur de la magistrature, la Garde des Sceaux affirme qu’il y aura des réformes par rapport à sa composition avec l’augmentation du nombre de magistrat qui passe à cinq. Aussi Aminata Touré affirme la possibilité d’un double degré de juridiction pour le Conseil de discipline. Les magistrats qui y seront traduits, auront désormais la possibilité de faire appel.
0 Commentaires
Participer à la Discussion