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Justice

Gestion de l’affaire de la drogue dans la police : L’enquête dans la farine - Des manquements dans l’investigation - Niang «sauvé» par son «modeste» patrimoine - Vers l’incinération de Keïta

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Gestion de l’affaire de la drogue dans la police : L’enquête dans la farine - Des manquements dans l’investigation - Niang «sauvé» par son «modeste» patrimoine - Vers l’incinération de Keïta

Les premiers indices de l’enquête de la Diss, qui devrait être déposée durant la journée d’aujourd’hui sur la table de Pathé Seck, «sauvent» le commissaire Abdoulaye Niang, cité dans une affaire de trafic de drogue, du fait de son «modeste» patrimoine. Et Cheikh Keïta se dirige tout droit vers l’échafaud.

De la poudre aux yeux ? L’interro­gation sort directement des premiers indices de l’enquête confiée à la Direction de l’inspection des services de sécurité (Diss). A ce stade de la procédure, les informations laissent croire à un retournement de situation dans le scandale de la drogue qui implique le directeur général de la Police nationale. Car le commissaire Abdoulaye Niang se retrouve dans une belle posture dans le «duel fratricide» entre hauts gradés de la police. En «fouillant» son patrimoine, la Diss constate que le Dgpn n’est pas comme Crésus. Depuis l’éclatement de l’affaire, son entourage soutenait qu’il prenait le bus et les «clandos» pour rejoindre son bureau. La conclusion est simple : l’actuel Directeur général de la police nationale (Dgpn) ne s’est pas enrichi avec l’argent de la drogue. Mais il résulte des investigations que le travail n’a pas connu toute la rigueur scientifique requise pour démêler cet écheveau.  En 48h, la Diss n’a fait aucune réquisition au niveau de la Conservation foncière, aux Impôts et domaines, aux carnets des notaires et dans les banques.  
Dans une autre procédure, l’Etat s’est donné les moyens et le temps pour fouiller le patrimoine des pontes de l’ex régime libéral. Il a fallu plusieurs mois à l’autorité pour asseoir les accusations de traque de biens mal acquis avec des enquêtes fouillées dans plusieurs paradis fiscaux. Infiniment plus grave, cette  affaire connaît une gestion moins rigoureuse. Sera-t-il bâclé ? Apparem­ment, oui.  
En tout cas, les suiveurs de ce dossier à tiroirs s’étranglent d’interrogations : comment a-t-on pu établir la «pauvreté» du patrimoine de M. Niang sans avoir effectuer des réquisitions auprès de ces institutions ? Comment peut-on croire à la sincérité d’une enquête effectuée en 48h ?  Quel est le degré de neutralité de la Diss sous tutelle de la Direction générale de la police nationale (Dgpn) ? Il est connu officiellement que la Diss est une structure indépendante logée au ministère de l’Intérieur. Mais elle est rattachée à la Dgpn.
Pourtant, le rapport du commissaire Cheikhna Cheikh Saadbou Keïta est un faisceau d’indices. Ou de preuves. En ayant joint au dossier envoyé au ministre de l’Inté­rieur des numéros de téléphone des présumés narcotrafiquants en lien avec Abdoulaye Niang, des réquisitions opérées auprès d’opérateurs de téléphonie (Sonatel et Sudatel) permettraient de tirer cette affaire au clair.  Et recouper la véracité de ses allégations. 

Keïta vers l’échafaud
Evidemment, toutes ces questions renvoient à une simple fait : le maintien du Dgpn à son poste est un frein à toutes les procédures. Jusque-là, il est à la tête de toute la chaîne de commandement de la police qui se retrouve dans la posture de «juge et partie». Son départ aurait été un gage de sincérité et d’indépendance de l’enquête de la Diss. Dans les films policiers, les «flics voyous» sont suspendus avant d’être réhabilités s’ils sont innocentés par l’enquête.   
Mais l’Etat a opté pour le statu quo à la Place Washington. Entre louvoiements et laxisme, il risque de se retrouver au cœur d’une nouvelle polémique qui l’éclabousserait davantage. En voulant dégonfler l’accusation, «sauver» la tête de la police et restaurer sa réputation salie par ces accusations, il risque de s’en sortir beaucoup plus affaibli. Surtout que d’autres hauts gradés étaient informés que Niang était cité depuis longtemps dans un trafic présumé de drogue. 
 Aujourd’hui, le dossier s’apparente à la fable du «pot de terre» contre le «pot de fer».  Auditionné dans sa cellule, Austin, narcotrafiquant nigérian, est en train de retourner sa veste en prenant fait et cause pour Abdoulaye Niang. Entre un Dgpn en poste et un commissaire de police limogé, il parie sur le meilleur cheval. Bien sûr, au détriment de Cheikh Keïta démis de ses fonctions. 
Il se retrouve désormais au cœur de l’accusation. L’intrépide commissaire Cheikh Keïta risque sa traduction devant le Conseil de discipline. Ainsi que sa radiation. A la lisière de sa carrière (à quelques mois de la retraite), a-t-il abattu toutes ses cartes ? Mais il se dirige vers… l’incinération.



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