Les conseils des parties civiles dans l’affaire Hissene Habré disent niet. Selon eux, « une grâce violerait non seulement les obligations internationales du Sénégal mais serait également un désaveu moral envers ses milliers de victimes ». En effet, les avocats et soutiens de l’ancien président tchadien ont soutenu que ce dernier serait malade. Ainsi, ils demandent aux autorités sénégalaises que lui soit accordée une grâce « médicale ».
« Nous, les avocats de milliers de ses victimes, rejetons cette demande et exigeons que, conformément au verdict historique prononcé par les Chambres africaines extraordinaires (CAE) et aux obligations internationales du Sénégal, Hissène Habré purge la peine de la réclusion à vie à laquelle il a été condamné », ont plaidé Me Assane Dioma Ndiaye et Cie, à travers un communiqué, reçu, ce mercredi.
« A ce jour, il n’a toujours pas versé un seul centime aux 7396 victimes »
A les en croire, « ce jugement exemplaire, qui fait l’honneur du Sénégal et de l’Afrique, a établi que Hissène Habré a ordonné la commission de crimes ignobles - des milliers d’assassinats, l’usage systématique de la torture, l’esclavage sexuel, les viols - dont les survivants portent encore les stigmates. Ces personnes continuent de souffrir de douleurs chroniques liées aux mauvais traitements qu’elles ont subis ».
Par ailleurs, le collectif des avocats des victimes de Hissène Habré a aussi attiré l’attention sur le fait que les Chambres ont ordonné à Habré de payer 82 milliards de francs CFA aux 7 396 personnes désignées. « A ce jour, il n’a toujours pas versé un seul centime aux victimes. Hissène Habré a caché, et cache toujours, l’argent qu’il a volé au peuple tchadien tandis que les victimes sont réduites à manifester tous les jours dans les rues de N’Djamena pour demander le paiement des indemnisations », font savoir Me Ndiaye et Cie.
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