
Un tour à Porokhane permet d’admirer la mosquée Mame Diarra non encore achevée mais qui a fini d’engloutir 2 milliards de frs sortis de ses poches… Moustapha Yacine Guèye passe pour être l’homme le plus protégé par Touba. Proche talibé de Serigne Cheikh Saliou et de Serigne Mountakha, membre écarté de Hizbut Tarquiyah, détenteur d’un bonnet offert par Serigne Saliou, restaurateur des daaras de Khelcom, l’ingénieur en télécoms dépense des millions lors des Magals. Son arrestation sonnerait comme un scandale à Touba.
S’il y a un homme que Touba chérit particulièrement, ce n’est nul autre que Moustapha Yacine Guèye. Le patron de Magal Holding Limited est l’un des argentiers les plus connus dans la communauté mouride. L’homme vit depuis plusieurs années aux Hlm Sokhna Maïmouna avec sa famille. Parfois en costume, parfois en « baay-lahat », Moustapha Yacine est réputé nourrir démesurément deux passions : les télécommunications et le mouridisme.
L’homme et son passage chez les Hizbut
Après avoir fait des études brillantes au Sénégal, Moustapha Yacine Guèye les a poursuivies en Europe, principalement en France où il a obtenu un diplôme d’ingénieur en télécommunication. Son business qui marche très fort, en un temps record, fait de lui l’un des plus grands démarcheurs de licences téléphoniques d’Afrique de l’Ouest. Millionnaire puis milliardaire, Moustapha Yacine Guèye installe ses quartiers à Dubaï. Il met en selle sa société « Magal Holding Limited », Mtl en acronyme, décroche marchés après marchés et se pointe dans le peloton de tête des milliardaires sénégalais. Riche, très riche même, l’homme continuera de garder la tête sur les épaules, selon un de ses proches de la Dahira Hizbut Tarquiyah. Faisant partie des premiers membres de la structure que dirige Serigne Atou Diagne, Moustapha Yacine Guèye en était devenu le principal argentier, assurant à coups de millions de francs Cfa la restauration de leurs hôtes lors des magals. Cette force financière lui octroiera une autre force au sein de la Dahira qu’il quittera avec quelques uns de ses condisciples. Des témoignages laissent entendre qu’il ne partageait pas avec son Diawrigne, Atou Diagne, la même manière de voir la soumission du talibé mouride par rapport au Khalif et l’égard à accorder au reste des Mbacké-Mbacké. L’homme se blottit alors dans son coin, tissant de solides relations avec les dignitaires de la confrérie.
Les largesses d’un mouride particulier
Moustapha Yacine Guèye est à la communauté mouride contemporaine ce que Mame Cheikh Anta Mbacké fut du temps de Cheikh Ahmadou Bamba. Cette comparaison, il la doit à sa capacité de financer, de manière discrète, les activités entreprises par la communauté mouride sur instruction du Khalif général. Alors que les volontés de Serigne Moustapha Bassirou et de Serigne Mountakha Mbacké étaient de construire, pour la mémoire de Sokhna Diarra, une grande mosquée à Porokhane, ce talibé modèle a décaissé la rondelette somme de 2 milliards de Cfa pour entamer la construction. Les heures qui ont suivi son acte, il a demandé à la famille de Serigne Abdou Khadre Mbacké l’autorisation d’achever la mosquée de l’ex-Khalif. Moustapha Yacine Guèye se distingue, par ailleurs, par l’excellence de ses relations avec Serigne Saliou Mbacké. Ce dernier lui a d’ailleurs offert le bonnet qu’il porte généralement et dont il ne se sépare qu’à de rares occasions. Pendant de longues années, M. Guèye a choisi d’assurer par ses propres fonds la restauration des « ndongo-tarbiyah », débloquant tous les 4 mois, selon des sources concordantes, la coquette somme de 30 millions de francs. Moustapha Yacine Guèye se plait, aussi, à changer, périodiquement, le parc automobile de certains chefs religieux. C’est le cas de Serigne Mountakha Mbacké et de Serigne Cheikh Saliou, avec qui il entretient d’excellentes relations. Ces deux guides religieux sont considérés comme étant ses vrais protecteurs. Et quiconque touche à lui ferait forcément face aux deux marabouts. Lors de la politique de récupération des véhicules offerts par Wade à certaines personnes, Moustapha Yacine Guèye s’était senti, particulièrement, offusqué d’entendre que celui du Khalif général des Baay-Fall était entre les mains de la Dic. Le lendemain, il a garé un 4x4 flambant neuf devant la concession de Serigne Cheikh Dieumb Fall. Réputé attaché au 18 Safar, l’ancien « Hizbut », sous le sceau de l’anonymat, avait mis sur la table de l’avant dernière édition du Magal, 300 millions de francs pour la restauration des fidèles. Son nom s’ébruitera le jour où il fut cité dans la traque des biens mal acquis. Accidentellement ou à dessein ?
Un homme à ne pas toucher
Considéré comme un fugitif par certains, Moustapha Yacine Guèye n’en serait point un, selon ses proches. « Lorsque la presse disait qu’il s’était enfui à Dubaï, il était en ce moment chez lui à Touba et mieux, il faisait la navette entre sa maison et celle de Serigne Mountakha Mbacké. Il ne nourrit aucune crainte. En fait il n’a rien à se reprocher. Ce n’est pas à cause de Wade qu’il est devenu riche. Il l’était bien avant de connaitre l’ex-chef de l’Etat », poursuit notre interlocuteur. Pour ce dernier, les chefs religieux de Touba n’accepteront jamais qu’il soit entre les mains de la justice. « C’est un symbole et chez les Mourides, les symboles sont primordiaux ». Moustapha Yacine Guèye, pour rappel, selon la presse a fini de mettre sur la table du procureur un chèque de 1 milliard de francs à l’ordre de la Caisse des dépôts et consignations avec un reliquat de 860. 282. 365 millions de francs.
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