
Le Bureau exécutif de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), a lancé une dernière fois, un nouveau signal aux députés appelés à siéger aujourd’hui, en leur demandant de ne pas endosser cette responsabilité consistant à avaliser une réforme foncièrement injuste qui serait de nature à exacerber le malaise déjà profond dans la justice. Entouré de ses collègues, Maguette Diop, président de l’Ums, dans sa volonté d'éclairer la lanterne des Sénégalais a souligné l’impopularité de ce projet qui, dit-il, ne concerne que 18 magistrats sur les 500, environ. Mais, qui risquerait de diviser la magistrature en deux blocs.
D’où la désapprobation de la quasi-totalité des magistrats du Sénégal. C’est, d’ailleurs pourquoi, selon lui, le Bureau exécutif de l’Ums, soucieux de l’unité des magistrats et du renforcement de l’indépendance de la magistrature, en appelle au sens élevé des valeurs cardinales auxquelles la République du Sénégal est adossée. Il est certain que le vote de la Loi organique tel que présenté, plongerait à jamais la magistrature dans une situation de bipolarisation, et constituerait un facteur de fragilisation et de domestication de la justice.
C’est face à cette menace réelle dont les prémices sont nettement perceptibles que le Bureau exécutif ne cesse de tirer la sonnette d’alarme et de prévenir les autorités particulièrement le président de la République sur les conséquences néfastes que cette réforme pourrait engendrer. En effet, tous les magistrats sont, jusque-là soumis à un seul statut qui s’applique uniformément à eux sans aucune distinction tenant aux conditions d’accès à ce corps ni à celles relatives à la retraite. Ce serait trop simpliste de caricaturer la magistrature par l’illusion à une pyramide ou un entonnoir», peste l’Ums.
En point de presse, ce lundi 5 décembre 2016, à Dakar, Maguette Diop et ses collègues ont, encore une fois, rejeté catégoriquement les projets de réformes qui seront soumis au vote aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Il s’agit, particulièrement de projets portant statut des magistrats dont l’article 65 a été modifié dans le sens d’allonger l’âge de la retraite pour le Premier président de la Cour Suprême, le Procureur général près ladite Cour, les présidents de Chambre de ladite Cour et les Premiers présidents des Cours d’Appel et Procureurs généraux près desdites cours.
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